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Commission Justice et Vérité: Les premiers témoignages prêts à être recueillis

26 mars 2009, 01:00

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Commission Justice et Vérité: Les premiers témoignages prêts à être recueillis

Les membres du public peuvent déjà faire parvenir leurs témoignages à la Commission Justice et Vérité. Les premiers cas seront entendus au début de juillet. Cette commission sera chargée d’établir la vérité sur l´esclavage et l’engagisme.

«La Commission est prête à recueillir les premiers témoignages», déclare le professeur Robert Shell, président de la Commission et qui spécialiste en «historical demography» de l’University of the Western Cape, en Afrique du Sud. Dans un premier temps, les dépositions orales et écrites se tiendront à Port-Louis, puis les membres de la commission se déplaceront à travers l’île pour aller à la rencontre du public. Cependant, les premiers cas seront formellement entendus au début de juillet. La commission devrait être complètement opérationnelle à ce moment-là.

Les commissaires, le professeur Robert Shell, Benjamin Moutou, Lindsay Morvan, Parmaseeven Veerapen et Vijaya Teelock, devront soumettre un rapport intérimaire de leurs travaux à la fin de la première année. Toutefois, le professeur Robert Shell souhaiterait que ce rapport soit soumis après les prochaines élections. «Il faut préciser qu’il s’agit d’un travail scientifique», a-t-il fait ressortir pour s’expliquer.

Répondant à ceux croyant que l’un des objectifs de cette commission est de définir la compensation financière aux descendants esclaves, les membres de la commission ont tenu à clarifier le fait que cette démarche n’est pas de leur ressort. «Nous travaillerons sur ce dossier pour avoir des chiffres exacts de cette compensation et pour savoir où est passé cet argent. Il s’agira d’un pur travail de comptabilité pour nos archives», expliquent-ils.

La commission se donne trois mois pour être opérationnelle. Un laps de temps nécessaire pour former des traducteurs. Car le public pourra témoigner dans la langue de son choix, du moment qu’elle soit parlée à Maurice. Entre-temps, les dossiers, suggestions, témoignages peuvent déjà être envoyés par courrier traditionnel. Puis, ces témoignages seront entendus en juillet. «Mais c’est le déposant qui choisira si son témoignage sera public ou privé», précise le professeur Shell.

«A la suite des recherches, nous ferons notre rapport et aussi des recommandations. Ces dernières peuvent aussi être informelles. J’ai observé le système éducatif et je pense qu’il devrait y avoir une meilleure communication entre les parents et les enseignants», estime le professeur Shell.

Pour rappel, la principale raison d’être de cette commission est d’enquêter sur l’esclavage et sur le recrutement des travailleurs engagés durant la période coloniale. Des recherches dont le but est de faire la lumière sur cette période de l’histoire de Maurice. La commission écoutera et fera aussi des enquêtes venant des personnes qui s’estiment victimes d’expropriation et de prescription de terrains intervenues durant cette période. «Nous entendrons aussi des témoignages oraux de ces personnes. Puis nous mèneront notre petite enquête», explique le professeur Shell. «Cependant, la loi nous permet d’avoir recours à la police si certains individus refusent de nous donner l’accès à des informations que nous jugeons utiles», ajoute Lindsay Morvan.