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Comores : «Nous devons nous rassembler pour le bien du pays » - Ikililou Dhoinine

5 janvier 2011, 00:00

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Comores : «Nous devons nous rassembler pour le bien du pays » - Ikililou Dhoinine

Le président élu des Comores,  à l’issue du scrutin du 26 décembre, a accordé une interview à notre confrère comorien Al-watwan. Un entretien que ce quotidien a publié dans son édition du mardi 4 janvier. Extraits.

• Maintenant, vous devez vous atteler à diriger le pays. Avec quelle coalition comptez-vous le faire ?

Il est très tôt pour parler de gouvernement. La Mouvance présidentielle depuis cinq ans accueille, sans grandes difficultés, des nouvelles formations et personnalités politiques en son sein. (…) Hier comme aujourd’hui, j’ouvre largement les portes à toutes les bonnes volontés, capacités et toutes ressources animées de bonne foi pour contribuer au développement de notre pays. À mes frères et sœurs cadres, je leur lance un vibrant appel pour qu’ils viennent à moi pour qu’ensemble nous ouvrons pour le développement harmonieux de nos îles et régions. Les élections sont terminées. Nous devons nous rassembler pour le bien des Comores.

• Un plan de rattrapage pour Mohéli ?

Je répète que nos îles et régions doivent se développer d’une manière harmonieuse. Et c’est cela qui va sauver notre pays contre ces vieux démons qui ont failli emporter notre nation. Je vais oeuvrer pour le bien être de tous les comoriens. J’ai la ferme volonté d’être le président de tous les comoriens. Je crois à la nation Comorienne !

• La masse salariale des agents de l’Etat ne cesse d’augmenter, de jour en jour, alors que les recettes sont stationnaires...

Vous avez raison. Depuis des années nous vivons largement au dessus de nos moyens avec des recettes mensuelles qui tournent autour de 900 millions de francs comoriens  alors que nos dépenses, rien que le paiement des agents de l’Etat, doivent mobiliser près d’un milliard et demi par mois. Et l’Etat a d’autres obligations que le paiement des fonctionnaires. C’est une situation qu’il va falloir remédier au plus vite. Des solutions, il en existe mais il faut la volonté de tous. Des mesures sont à prendre rapidement, notamment l’assainissement du fichier de la Fonction publique, appliquer progressivement les cadres organiques en commençant par la superstructure de l’État et autres. Nous devons bien entendu chercher à augmenter nos recettes mais surtout encourager l’initiative privée. Et enfin tout doit être fait pour faciliter l’installation des investisseurs étrangers.

• Comment compter vous résoudre l’épineux problème des directeurs généraux et autres places convoitées ?

Il n’y a aucune raison de chasser un responsable qui fait bien son travail pour la seule raison qu’il faut changer. Par contre je ne vais pas garder quelqu’un qui a failli à sa mission tout simplement par ce qu’il a eu à m’apporter son soutien lors des élections.

• La place de la femme ?

Je suis un homme sensible au genre. Il ne faut pas toutefois perdre de vue certaines réalités actuelles du pays. La femme, tout comme l’enfant, aura une place de choix dans ma politique de développement de ce pays.

• Et quelle place va occuper la pandémie du Sida dans votre action à la tête de l’Etat?

Une préoccupation de tous les instants. Je verrais avec nos partenaires ce que l’on pourra faire concrètement et rapidement plus particulièrement en matière de prévention et de prise en charge des personnes vivant avec le Vih/Sida. Sur ce point le pays peut compter sur moi et je m’engage comme sur tout ce qui touche à la santé de notre population. En outre, je rappelle à ceux qui ne la connaissent pas que, comme moi, mon épouse est une professionnelle de santé qui s’est impliquée à fond dans la lutte contre le Sida en tant qu’une des hauts cadres de la direction nationale. Elle a poursuivi cette lutte au sein de l’Association comorienne pour le bien Être de la famille dont elle a été jusqu’à une date récente la présidente nationale.

• A quant la passation du pouvoir ?

Attendons d’abord la proclamation officielle des résultats. Quant à la date de cette passation, comme vous le savez sans doute, elle doit être fixée d’un commun accord entre le président sortant et moi-même.

(Source : Al-watwan du mardi 04 janvier 2011)

Al-watwan