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Congo : la région se préoccupe du Nord-Kivu

26 novembre 2012, 00:00

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L’Union africaine a appelé, le dimanche 25 novembre, les rebelles congolais du Nord-Kivu, le <A href="http://www.challenges.fr/monde/20121120.FAP5826/le-mouvement-du-23-mars-m23-de-la-mutinerie-a-la-prise-de-goma.html" target=_blank>Mouvement du 23 mars (M 23</A>), à se conformer aux décisions prises, la veille, en Ouganda, au <A href="http://www.rfi.fr/afrique/20121124-dirigeants-etats-grand-lac-appellent-le-m23-evacuer-goma-ici-48h" target=_blank>sommet régional de Kampala</A>, notamment celle de mettre un terme aux combats. Cela faisait suite à la prise, le mardi précédent, par les insurgés, de la ville congolaise de Goma, sur la frontière avec le Rwanda.&nbsp <BR><BR>Comprenant des soldats ayant récemment fait défection des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC), de même que d’anciens déserteurs de l’armée congolaise, ayant dans l’intervalle constitué le Congrès national pour la défense du peuple (CNDP), le M23 comprend essentiellement des Tutsis. Outre <A href="http://www.7sur7.cd/index.php?option=com_content&ampview=article&ampid=39002:nord-kivu-ban-ki-moon-denonce-le-detournement-des-ressources-naturelles-au-profit-des-groupes-armes&ampcatid=8:depeche-de-brazzaville" target=_blank>l’intérêt économique que représente la tentative de contrôle du Nord-Kivu</A>, ces combattants tutsis ont pris, dans les mois qui ont suivi la création de leur mouvement, plusieurs villes de l’Est de la RDC. En vue, affirmait le M23, de protéger les populations des risques d’exaction de groupes hutus, dont les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), ces dernières accusées d’avoir participé, en 1994, au <A href="http://tempsreel.nouvelobs.com/monde/20120110.OBS8446/info-obs-rwanda-revelations-sur-l-attentat-qui-a-ete-le-signal-du-genocide.html" target=_blank>génocide du Rwanda</A>.&nbsp <BR><BR>Dans la perspective d’un règlement multilatéral de la rébellion au Nord-Kivu, le président rwandais Paul Kagame et son homologue du Congo-Brazzaville, Denis Sassou Nguesso, ont, quant à eux, dimanche également, appelé et le gouvernement de Kinshasa et les rebelles du M23 à appliquer les décisions prises la veille à Kampala. Or, les Chefs d’Etat des Grands Lacs&nbsp ont donné deux jours aux rebelles du M23 pour quitter les positions conquises après leur offensive du mardi 20 novembre et se positionner à nouveau à environ 20 km de Goma. C’est au plus tard ce lundi 26 que les rebelles sont censés se conformer aux résolutions prises à Kampala. <BR><BR><A href="http://tempsreel.nouvelobs.com/monde/20121124.REU1471/des-dirigeants-africains-lancent-un-appel-aux-rebelles-du-m23.html" target=_blank>Dans leur déclaration finale</A>, les chefs d’Etat ont fait valoir que le Mouvement du 23 mars (M23) devrait aussi arrêter de «déclarer qu’il faut renverser le gouvernement élu» en RDC. En échange, le gouvernement congolais devrait être prêt à «écouter, évaluer et prendre en compte les revendications légitimes» des rebelles, ont-ils indiqué. Le président de la RDC, Joseph Kabila, a participé à ce sommet extraordinaire de la Conférence internationale sur les Grands Lacs, présidé par le chef de l’Etat ougandais Yoweri Museveni.<BR><BR>De son côté, le chef politique de la rébellion au Nord-Kivu, <A href="http://www.jeuneafrique.com/Article/ARTJAWEB20120926111437/" target=_blank>Jean-Marie Runiga Lugerero</A>, avait posé comme “préalable” à tout retrait du M23 de Goma de “dialoguer” avec M. Kabila. Il avait évoqué «des problèmes et des revendications spécifiques au M23», son mouvement combattant l’armée depuis le printemps. Se sentant encouragé par les invitations faites au gouvernement de discuter avec son mouvement, il souhaite que soit aussi pris en compte «le problème de la démocratie en RDC» ou encore les «problèmes sociaux». En revanche, la société civile au Nord-Kivu considère que les chefs d’État de la région ont conféré au M23 une légitimité qu’il ne méritait pas. <BR><BR>L’instabilité en République démocratique du Congo (RDC), ancien Zaïre, est en partie liée aux dimensions de ce pays situé dans la partie centrale du continent africain. Immense pays, le onzième en taille au monde, la RDC s’étend sur 2 345 409 km2, quatre-vingt fois la Belgique, son ancienne métropole coloniale. Il partage des frontières avec l’enclave angolaise de Cabinda et la République du Congo à l’Ouest, la République centrafricaine et le Soudan du Sud au Nord, l’Ouganda, le Rwanda, le Burundi et la Tanzanie à l’Est, la Zambie et l’Angola au Sud. Le pays compte onze provinces, dont le Nord-Kivu, à l’Est, ce dernier s’étendant sur 59 483 km2, pour une population, très peu concentrée, de 5,8 millions d’habitants. <A href="http://www.gomafocus.org/index.php?option=com_content&ampview=article&ampid=65&ampItemid=49" target=_blank>Une part importante des frontières congolaises dans cette province sont lacustres</A>, ce qui place l’accès à l’eau au cœur des relations entre pays frontaliers dans cette région du monde. <BR><BR>Avec un sous-sol très riche, objet permanent de nombreuses convoitises, de surcroît avec un État peu équipé pour défendre ses ressources, la sécurité des régions peut aisément être compromise. <BR><BR>Comptant une population à 80% bantoue, la RDC comprend aussi des populations d’origine nilotique, chamite et pygmée. Dépendant du point de vue que l’on adopte, on dira que la population est divisée en une centaine d’ethnies ou, à l’autre extrême, en presque cinq cents ethnies. Au plan religieux, la christianisation est très élevée,&nbsp 95,6%, contre 1,2% de musulmans et moins de 1% d’animistes officiellement déclarés. <BR><BR>Membre de la SADC, le&nbsp Congo est perçu comme un important partenaire potentiel pour les autres pays de la communauté, dont Maurice, mais, à ce jour, l’insécurité dans certaines de ses provinces a compromis le développement des relations économiques.