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Couverture du rapt à Madagascar : leçon diplomate du ministre Boolell à la presse

10 mai 2012, 00:00

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Couverture du rapt à Madagascar : leçon diplomate du ministre Boolell à la presse

Le ministre des Affaires étrangères a fait une petite leçon de savoir-vivre à la presse quant à la couverture de la prise d’otage des deux franco-mauriciens dans la Grande île dimanche dernier. Il explique que tout ne peut être dit, certaines informations ayant pu mettre les otages en péril.  

La presse mauricienne a des leçons à tirer du kidnapping de deux compatriotes, Benoît et Maureen Ng Fuk Chong, à Madagascar le dimanche 6 mai dernier. C’est en de termes très diplomatiques que le ministre des Affaires étrangères Arvin Boolell a fait ressortir que la profession doit avoir davantage de « retenue » quant à la couverture de ce genre de cas.

Réunissant la presse ce jeudi 10 mai, à Port-Louis, à l’issue d’un debriefing avec les acteurs concernés par la libération des deux otages dans la nuit du mardi 8 mai, Arvin Boolell a indiqué que les ravisseurs du couple franco-mauricien étaient très informés sur tout ce qui était diffusé et publié à Maurice. Il souligne ainsi que la nouvelle du montant de la rançon réclamée pour libérer les deux otages a grandement irrité les kidnappeurs.

« L’accès à l’information est un droit. Et je serais le dernier à le nier. C’est pourquoi on ne pouvait tout dire. Il nous fait savoir que l’information voyage très vite. L’opération visant à libérer les otages a failli capoter à cause de certains éléments qui ont fuité dans la presse », a-t-il tenu à souligner. « Ces gens sont des professionnels. Ils étaient armés de Kalachnikov et le moindre faux pas, le moindre petit détail sur ce qui se faisait dans l’ombre aurait pu les exciter », a enchaîné le chef de la diplomatie mauricienne.

« Je comprends qu’il y ait eu une surenchère sur cette affaire mais quand il s’agit de la vie de deux personnes, chacun a le devoir de prendre ses responsabilités », a aussi ajouté Arvin Boolell. Il déplore ainsi le fait qu’une radio privée ait décidé d’interroger la mère octogénaire de Benoît Ng Fuk Chong alors que les proches avaient décidé de ne rien lui révéler sur l’enlèvement, attention que la nouvelle n’influe sur sa santé.

« Il nous faut prendre en compte des réalités qui peuvent devenir tragiques. Il ne faudrait pas qu’il y ait un excès de zèle », a-t-il conclu. Non sans remercier les autorités malgaches d’avoir permis que le groupe Food and Allied, employeur de Benoît Ng Fuk Chong, ainsi que les services américains et malgaches interviennent sur leur territoire.

Omettant délibérément de dire si une rançon a été payée pour la remise en liberté du couple Ng Fuk Chong, le ministre des Affaires étrangères lève cependant un pan du voile sur toute l’opération. Il s’avère qu’un colonel attaché au service de sécurité de l’ambassade de France à Madagascar a aidé la cellule mise en place par le groupe Food and Allied pour mener les négociations avec les ravisseurs.

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