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Crise de maladie cardiaque et de mort subite à Maurice
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Crise de maladie cardiaque et de mort subite à Maurice
Deux Mauriciens sont décédés cette semaine d’une mort subite. L’un, ancien sportif qui n’a jamais cessé ses activités physiques, avait une soixantaine d’années et l’autre, sportif pratiquant, avait une trentaine d’années. Ils ne présentaient aucun symptômes de maladie cardiovasculaires dans leur vie, ni même dans les heures qui ont suivi leur décès.
Crises cardiaques, morts subites, opérations à cœur ouvert et angioplastie (dilatation des artères du cœur à l’aide d’un stent) connaissent en ce moment un pic dans l’île.
Le centre de cardiologie de Pamplemousses qui pratiquait environ 75 opérations à cœur ouvert au milieu des années 80 est passé à 550 opérations l’an dernier. Cette année, ce centre compte pratiquer environ 1 000 opérations à cœur ouvert.
Cette chirurgie lourde évite une mort subite et certaine aux cardiaques, tout en leur donnant une espérance de vie égale, voire même supérieure, aux non-cardiaques s’ils suivent à la lettre leur traitement médicamenteux. Elle coûte à l’etat environ Rs 300 000 par patient.
Toutefois, plusieurs cardiaques ne savent pas qu’ils sont atteints, n’ayant jamais ressenti des signes ou des symptômes liés aux maladies cardiovasculaires. Ce sont ceux-là que la mort subite emporte souvent.
« Sur chaque 100 cardiaques, 30 ne savent pas qu’ils sont déjà atteints. Ceux-là, y compris des sportifs qui pratiquent toujours ou d’anciens sportifs, meurent souvent de ce qu’on appelle une mort subite que provoque en général un infarctus du myocarde», explique le cardiologue Cassam Hingun qui pratique depuis 23 ans dans le privé à Maurice et qui qualifie les morts subites de « phénomène mauricien ».
Il conseille aux Mauriciens de 40 ans et plus, particulièrement les diabétiques, les hypertendus et ceux qui ont des parents cardiaques ou encore de grands-parents qui sont morts de crise cardiaque, de se faire dépister à travers des analyses sanguines, des tests d’efforts (stress test), des écographies du cœur et éventuellement une angiographie. Cette catégorie de personnes est considérée comme étant à haut risque, explique le cardiologue.
C’est ce que confirme le Dr Sunil Gunness, chirurgien cardiaque qui pratique plus 50 % des opérations à cœur ouvert au centre de cardiologie de Pamplemousses. Il affirme que la science n’a pas encore découvert tous les facteurs qui donnent lieu à des pathologies cardiaques, quoique les facteurs les plus importants soient aujourd’hui très connus.
Ainsi, ceux qui estiment qu’ils ne sont pas à risque doivent quand même se faire dépister. De tels dépistages évitent également que la maladie ne soit découverte à un stade trop avancé, ce qui rend alors impossible des angioplasties ou des pontages.
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