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Daniel Bernasconi, le premier Mauricien certifié Ecocert
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Daniel Bernasconi, le premier Mauricien certifié Ecocert
Daniel Bernasconi est le premier agriculteur Mauricien dont la production est certifiée bio par Ecocert, une des plus importantes agences de certification internationales dans ce domaine.
Le bio a la cote ces temps-ci, même s’il est difficile pour le consommateur de différencier les produits réellement bio de ceux qui ne le sont pas. Mais petit à petit, les producteurs mauriciens prennent conscience de l’importance de faire certifier leurs produits. C’est ainsi qu’Ecocert, organisme international de contrôle et de certification bio, vient d’accorder une certification à Daniel Bernasconi, producteur de légumes et fruits bio de Bambous. Une première, pour l’agriculteur mauricien. «On a trop tendance à croirequ’en cessant d’utiliser des engraischimiques, des insecticides,des pesticides et des herbicides on produira du bio du jourau lendemain. C’est faux. Le cahier des charges d’une production bio est beaucoup plus astreignant que ça. Une telle production requiert des inspections régulières des champs bio ainsi que de leurs alentours, etégalement des moyens de production utilisés», explique Gildas Volaharison, agronome malgache posté au bureau de Tananarive d’Ecocert.
C’est lui qui a effectué certaines des inspections requises dans les champs de Daniel Bernasconi. Trois ou quatre années d’inspections sont nécessaires avant qu’un producteur ne reçoive sa certification, explique l’inspecteur d’Ecocert. «Si pendant ces années on a la certitude que le producteur respecte le cahier des charges, qui comprend également une agriculture raisonnée,une agro-écologie avec rotationdes cultures etc, on lui décerne uncertificat valable pour une année.Les inspections continuentaprès la certification pour s’assurer du respect des normes de production bio», continue-t-il.
Le certificat bio est une garantie pour les consommateurs. Ils sont ainsi assurés que les produits qu’ils achètent ne contiennent ni fertilisants, ni produits chimiques ou cancérigènes. La composition du sol et l’eau utilisée par les producteurs agricoles étant également vérifiées scrupuleusement, les acheteurs peuvent ainsi être sûrs que ces produits sont sains. «Je produis du bio depuis queje me suis installé à Maurice,dans les années 90», affirme Daniel Bernasconi, qui est aujourd’hui naturalisé Mauricien. «Je le fais pour la santéde mes clients, de leurs enfants,mais aussi pour ne pas ruinerl’environnement de l’île».
Mais une certification bio, aussi intéressante soit-elle pour la renommée d’un produit, a un coût. Daniel Bernasconi débourse Rs 60 000 par an pour les inspections, prix qui comprend le déplacement de l’inspecteur. Et il ne reçoit aucune subvention du gouvernement pour l’aider à amortir ses frais. «Dans dix ans, j’aurais investiplus d’un demi million demes revenus, uniquement pourque mes clients sachent que jeproduit selon les normes strictement contrôlées de l’agriculture biologique », affirme l’agriculteur, qui aurait pu gagner dix fois plus de revenus en utilisant des engrais chimiques et des pesticides. Mais produire bio ne se limite pas à ne pas utiliser de produits nocifs, insiste Daniel Bernasconi : «L’agriculture bio ne se résumepas seulement à ne pasutiliser de pesticides, d’insecticides,d’herbicides ou de fertilisantschimiques. Il y a toutun protocole, qui va du dosage du compost utilisé à la rotationdes cultures, en passant par une irrigation raisonnée. Nous ne faisons pas dans la quantité,mais dans la qualité.»
La clientèle de Daniel est constituée d’hôtels et de particuliers du pays uniquement. Il ne compte pas exporter, car le lopin de terre qu’il exploite ne lui permet pas de produire en quantité suffisante pour l’exportation. Même pas pour satisfaire tous ses clients mauriciens. «Je cherche à étendre la superficie sous culture. J’espère que cela aboutira», révèle-t-il.
Ce passionné de produits sains et biologiques a déjà préparé la relève : il a initié son neveu Yashvin et son épouse Smeeta à la culture bio. L’agriculteur, qui caresse l’idée d’ouvrir un jour une école d’agronomie pour former les jeunes à l’agriculture écologique, aimerait que les Mauriciens soient plus exigeants sur la qualité des produits qu’ils consomment. «Exigez toujours queles produits que vous payez àgrands frais soient vraiment bio», conseille-t-il.
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