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Davina Makhan : Une Mauricienne derrière les politiques européennes pour le développement
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Davina Makhan : Une Mauricienne derrière les politiques européennes pour le développement
Chercheuse mauricienne en Allemagne dans le domaine des politiques européennes pour le développement, Davina Makhan ne compte pas s’arrêter en si bon chemin.  Cette passionnée des relations internationales aime  l’idée de pouvoir enrichir les discussions et de donner un point de vue d’expert sur son domaine de prédilection.
Elle a fait des relations internationales son dada. Chercheuse au German Development Institute, à Bonn, en Allemagne depuis juin 2008, Davina Makhan, 32 ans fait partie de l’équipe chargée du projet s’intéressant à la formulation et mise en œuvre de politiques européennes pour le développement. Plus particulièrement à l’influence d’un système hybride, dans lequel les Etats membres de l’Union européenne et la Commission européenne se partagent la compétence sur la politique de développement et sur l’efficacité de cette dernière.
«Nous y travaillons avec le gouvernement allemand, la Commission européenne et d’autres centres de recherches et think tank européens spécialisés sur les questions de développement», raconte la fille de l’ex-secrétaire général adjoint de l’Union africaine,  Vijay Makhan. Elle  y a aussi publié plusieurs écrits, dont une étude à ce jour et plusieurs articles et commentaires portant sur les relations ACP-UE ainsi que sur la politique de développement de l’Union européenne (UE) de manière générale. 
Son objectif : Contribuer au débat et à la réflexion sur l’avenir de la coopération internationale en matière de développement, laquelle dit-elle doit se réinventer de plus en plus urgemment pour pouvoir faire face aux défis globaux qui se profilent ou existent déjà, et se transformer en une politique pour un développement durable et global. 
Avant cela, elle a travaillé pendant deux ans et demie au Centre européen de gestion des politiques de développement (ECDPM), basé à Maastricht, aux Pays-Bas. En l’occurrence, au sein du programme sur la coopération économique et commerciale, dont la majorité des activités était alors centrée sur le suivi du processus de négociations des APE, y compris en matière d’intégration régionale. Ce qui lui a permis de travailler en étroite collaboration avec les négociateurs ACP et de l’UE. Elle a aussi eu l’occasion de rédiger des articles et de coéditer la publication «Eclairage sur les négociations».
« En tant que non-européenne, j’aime assez l’idée de pouvoir enrichir les discussions et de donner un point de vue d’expert sur les politiques de développement de l’Union européenne dans différents cadres. J’aimerais éventuellement pouvoir contribuer cette connaissance au niveau africain ou régional », lance celle qui voyage depuis le berceau et qui avoue que ce n’est pas toujours un cadeau de porter un certain patronyme dans le contexte mauricien, sur l’île et ailleurs.
Née à Londres, elle a grandi un peu partout. Elle fera sa scolarité primaire à Paris, Forest-Side et Bruxelles. Ensuite, elle fera ses études secondaires à Forest Side et à Addis Abeba en Ethiopie.
Bac Scientifique (physique et chimie) en poche, elle poursuivra ses études tertiaires à  l’Université Libre de Bruxelles (ULB) en Belgique. Elle y décrochera sa licence en Sciences politiques, orientation relations internationales, avec spécialisation droit international et une MA en politiques internationales.
C’est en Terminale au Lycée Franco-Ethiopien Guebre Mariam à Addis Abeba que lui vient sa passion pour les relations internationales.
« C’est  le programme du cours d’histoire et plus particulièrement celui portant sur la période d’après-guerre. J’ai trouvé fascinant ce que la coopération internationale peut accomplir et j’ai voulu mieux comprendre sa dynamique. L’expérience mauricienne en matière de développement et le rôle clef du régime préférentiel accordé dans le cadre des conventions de Lomé, puis de l’Accord de Cotonou, ont été ma deuxième source d’inspiration», raconte-elle.
 Avec un intérêt particulier pour les relations commerciales, Davina fonce et souhaite mieux comprendre les conditions nécessaires et les mécanismes par lesquels un acteur ‘extérieur’, l’Union européenne, formule et met en œuvre des politiques pouvant appuyer le processus de développement.
Dans le cadre de ses mémoires à l’Université, elle s’est penchée sur l’évolution de la coopération économique ACP-UE dans le contexte de la globalisation. Notamment l’accord global en matière d’aide et de commerce conclu entre 77 pays ACP (Afrique, Caraïbes et Pacifique) et l’Union européenne (la Communauté et les 15 États membres de l’UE) signé en juin 2000 à Cotonou (Bénin), et généralement désigné par le nom Accord de Cotonou. Et ensuite sur la question de la réciprocité des relations commerciales, toujours d’un point de vue relations internationales.
 «Cela m’a conduit à postuler à la Commission Européenne, pour un stage professionnel de six mois, au cours desquels j’ai travaillé à l’ancienne direction générale pour le développement (aujourd’hui DEVCO), dans l’unité s’occupant de l’Afrique de l’Ouest. Suite à ce stage, nous avons organisé avec un nombre de mes collègues un voyage d’étude au Sénégal pour aller constater le travail de la Commission sur le terrain», souligne Davina.
Cet intérêt prendra une plus grande dimension au cours de ses expériences professionnelles, lorsqu’elle se passionne pour le processus d’intégration africain au niveau continental et régional. 
Celle-ci a aussi fait un stage au secrétariat ACP, à Bruxelles, et à l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC), à Genève, où elle a respectivement suivi la première phase (tout-ACP) de la négociation des accords de partenariat économique (APE) et la préparation en vue de la ministérielle de Cancun.
Après ces premières expériences professionnelles, la jeune femme est rentrée à Maurice, pour des raisons administratives, « mais aussi parce qu’il était important pour moi d’obtenir une expérience professionnelle dans mon pays, et l’occasion se présentait à moi. J’espérais pouvoir rester aussi proche de mon domaine de prédilection, et je pense que ça a plutôt bien marché »dit Davina. 
Elle à d’abord travaillé pour la firme d’experts-comptables DCDM, plus précisément sur des études de marchés,  avant de prendre un poste à temps partiel comme chargé de cours à l’Université de Maurice, dans le programme en sciences politiques élaboré par feu Pr Raj Mathur. J’ai finalement rejoint l’équipe de l’Eco Austral, en tant que journaliste économique, et au sein de laquelle j’ai beaucoup appris», indique notre interlocutrice.
Après deux années à Maurice, c’est là qu’elle obtiendra un poste au Centre européen de gestion des politiques de développement (ECDPM), aux Pays-Bas.
Reconnaissante des différentes expériences professionnelles qu’elle a obtenues à Maurice, Davina soutient que celles-ci lui ont été très enrichissantes et lui ont permis de mieux connaître et comprendre le tissu socio-économique mauricien, y compris à travers ses activités  au sein d’Amnesty International et de Right Now.
Celle qui dit retenir tout de son île, à savoir sa famille, ses amis, mais souvent pas assez,  recommande vivement à tous ceux dont les regards s’illuminent rien qu’en disant d’où elle vient, et avoir droit à un ‘oh I’d love to go there one day’, d’y venir faire un tour.
«Je réponds toujours par un ‘yes, you should !’. Pour les amis et collègues qui souhaitent concrétiser le voyage ou l’ont déjà fait, je les aide généralement avec des idées de coins à ne pas rater, choses à faire, voir et surtout à déguster», conclut Davina. Un peu une ambassadrice de Maurice.
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