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Dayanand Seewooruttun: une vie à l’écoute des villageois de Mare-Tabac
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Dayanand Seewooruttun: une vie à l’écoute des villageois de Mare-Tabac
L’air posé et la voix calme. À 77 ans, Dayanand Seewooruttun, un habitant de Mare-Tabac, a tout de l’homme qui a consacré sa vie au service des autres et qui n’a pas la grosse tête malgré ses nombreuses récompenses.
Le dévouement à l’égard des autres, Dayanand Seewooruttun le voit comme une vocation. «Laz 15 ans, bann grandimoun ti vinn zoin mo mama dir ki pou met mwa fer travay volonter dan shivala. Mo mama pann refize», raconte-t-il. C’est ainsi qu’il effectuera ses premiers pas dans le domaine social. «Sa lepok la villaz-la ti prop, zoli et depi laba nou ti kapav trouv ziska airport.»
La famille Seewooruttun venait alors de s’installer à Mare-Tabac en raison des problèmes de santé du père. Dayanand a obtenu un emploi de messenger au shivala de la localité. L’endroit ne disposait à l’époque ni de poste de radio ni de téléphone pour transmettre les avis de décès. Il incombait alors au jeune Dayanand de faire le tour de la localité pour répandre ces messages.
Son penchant pour le travail social le pousse à s’intéresser à la gestion de son village. À 21 ans, il se présente pour la première fois aux élections villageoises à l’invitation de feu Mahadev Sooroopjeet, alors conseiller et personnalité respectée du village.
«Lorsque Mahadev Sooroopjeet m’a approché, ma mère était quelque peu réticente, mais elle a fini par accepter», raconte le vieil homme. Il sera élu et consacrera par la suite quelque 40 ans aux activités politiques, dont plus de 20 ans au sein du conseil de village de Mare-Tabac.
«Si mo kit sa mo kapav malad»
Cet engagement lui a permis de contribuer au développement de son village. Il a ainsi été témoin des diverses transformations. «Mo rappel ti ena zis semin later ek saret bef. Apre bis koumans passe trwa fwa par zour, set er, midi ek kat er.»
Dayanand Seewooruttun se souvient particulièrement des inondations provoquées par le débordement de la rivière du Poste qui traverse le village de Mare-Tabac. Plusieurs maisons et l’école de la localité furent affectées. «Nous avons par la suite décidé de nettoyer la rivière et de planter du bambou sur les berges et depuis il n’y a jamais eu de débordement de cette ampleur.»
Malgré son âge, il siège toujours au conseil de village. Il continue chaque jour, quand son état de santé le lui permet, de sillonner le village à bicyclette pour rencontrer les habitants et s’informer de leurs problèmes et de leurs préoccupations.
Ses deux filles ne trouvent rien à en redire. «Mo madam osi ti parey. O kontrer li ti diman mwa kouma inn passe et ti ed mwa pou ekrir en angle kan bizin», dit-il avec un brin de nostalgie. Selon lui, c’est cet engagement au service des autres qui donne du sens à sa vie. «Si mo kit sa mo kapav malad.»
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