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Des orques à neuf kilomètres des côtes réunionnaises
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Des orques à neuf kilomètres des côtes réunionnaises
Dimanche14 décembre, au large de Sainte-Rose, une partie de pêche s’est soldée par une belle frayeur pour la famille Victoire, tombée nez à nez avec un groupe d’orques en chasse. Une rencontre “exceptionnelle” selon l’association Globice qui recense une dizaine d’observations depuis 2001.
“Je ne pensais pas voir ça un jour à la Réunion”, s’exclame Bertrand Victoire. Le Sainte-Rosien connaît pourtant parfaitement bien les côtes de l’île pour pratiquer la pêche au gros depuis son plus jeune âge. “Des dauphins, des baleines, des globicéphales et même des requins baleines, les rencontres ça ne manque pas, mais là c’est une première”, poursuit-il, encore sous le choc de sa rencontre avec un groupe d’orques en chasse.
L’observation a eu lieu dimanche à l’occasion d’une partie de pêche au gros sur le secteur du DCP (Dispositif de concentration de poissons) de l’Anse des Cascades. Un dispositif réinstallé il y a environ trois mois par les frères Victoire eux-mêmes, situé à environ neuf kilomètres des côtes selon le président de l’AAPSR (Association d’Animation du Port de Sainte-Rose), Philippe Jasmin. “Il pleuvait et il était environ 18h00, nous étions sur la trace d’un banc de thons qui semblait pris de panique, au point que les poissons se sont réfugiés sous l’une de nos deux embarcations”, raconte Bertrand.
La famille pense à la chasse d’un marlin, voire d’un globicéphale, jusqu’à ce qu’émerge de l’eau “des ailerons noirs dorsaux de plus d’un mètre” ! Pas de doute pour le pêcheur, ce sont des orques. Un animal ne pouvant être confondu avec aucun autre. Un redoutable prédateur dont la vitesse de nage varie entre 13 et 20 km/heure pour une taille pouvant atteindre neuf mètres pour les mâles. Le groupe était composé selon lui d’au moins deux adultes et d’un jeune.
Après une courte observation, les deux embarcations ont ensuite préféré quitter la zone, sans pouvoir prendre les cétacés en photo. Une rencontre que les quatre frères ne sont pas prêts d’oublier : “D’habitude, c’est à la télévision qu’on voit ce genre d’animaux, pas à la Réunion et de surcroît en été. Après l’éléphant de mer de Saint-Philippe, ce sera quoi la prochaine fois ?”
Les Victoire veulent maintenant en savoir plus sur la présence de ces mammifères marins (de la famille des dauphins), à seulement quelques kilomètres des côtes. “L’observation d’orques reste de l’ordre de l’exceptionnel, avec un à trois signalements en moyenne par an, un peu plus d’une dizaine depuis 2001, date de la création de Globice (Groupe Local d’Observation et d’Identification des Cétacés)”, répond sa présidente, Virginie Boucaud.
Des signalements trop peu nombreux pour pouvoir tirer des conclusions scientifiques. “A-t-on à faire à un même groupe devenu résident (revenant à des périodes données) ou à des orques nomades ? Existe-t-il une période ou des lieux propices pour les observer ? En tout cas, ils semblent bien s’accommoder aux eaux chaudes”, poursuit-elle.
Les observations enregistrées jusqu’à présent ont eu lieu tout au long de l’année et sur plusieurs secteurs de l’île. Des signalements le plus souvent situés dans des zones de pêches et très au large. Mais qu’on se rassure, si les poissons, oiseaux de mer et surtout les autres mammifères marins, n’ont pas trop intérêt à croiser leur route - en anglais les orques sont surnommées “killer whales” - les épaulards sont considérés comme inoffensifs pour l’homme
Journal de l’île de la Réunion (JIR)
 
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