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Dr Patrick How : «Favoriser la création d’unités pour seniors»
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Dr Patrick How : «Favoriser la création d’unités pour seniors»
Vos confrères du privé et vous êtes en bonne santé ?
Nous souffrons d’une concurrence presque déloyale avec l’embauche de médecins étrangers dans certaines cliniques. Ces embauches sont légitimes dans des spécialités comme la neurochirurgie. Mais ce sont des dermatologues ou des orthopédistes, entre autres, qu’on voit débarquer. Or, on a ces compétences.
C’est la politique d’ouverture aux investisseurs et riches expatriés…
Les médecins ne sont pas vraiment des investisseurs. Quelle plus-value apportent-ils ? Génèrent-ils des richesses et surtout des emplois ? Quand la délivrance de permis de travail et de résidence était sous la responsabilité du Board of Investment (BOI), il y a eu des dérives.
Le problème avait déjà été soulevé entre le BOI et le «Medical Council» (MC), non ?
En effet. Avant, des étrangers pouvaient obtenir un permis de travail du BOI avant de se faire enregistrer au MC, qui était du coup contraint d’accéder à la requête. A présent, le MC peut très bien refuser d’enregistrer un médecin étranger.
Vous reconnaissez que le manque de spécialistes reste préoccupant…
Il y a certainement des hôpitaux qui manquent de spécialistes. Mais la spécialisation de généralistes peut résorber le problème.
Pour une maladie nationale comme le diabète, avec une personne sur quatre concernée, ne faut-il pas plus de spécialistes ?
La diabétologie n’est pas à proprement parler une spécialité. La médecine interne ou même des généralistes s’en chargent bien. La PMPA a proposé un projet de médecins de famille au ministère de la Santé pour décongestionner les hôpitaux.
Les patients réguliers s’y rendant trois à quatre fois par mois les encombrent. Le privé pourrait prendre en charge les personnes souffrant de diabète et d’hypertension. Ce sont des maladies à forte prévalence, demandant un suivi constant, donc des visites fréquentes. Cela ne coûterait rien au patient puisque le ministère en assumerait les frais. Les hôpitaux seraient moins encombrés.
D’après les statistiques, 70 % des hypertendus ne sont pas contrôlés. C’est par manque de temps. Les médecins du public voient défiler des quantités énormes de patients chaque jour.
Cela dit, 69 médecins viennent de terminer leur internat. C’est une
bonne nouvelle, non ?
C’est une bonne chose. Reste à savoir ce qui sera décidé au niveau de la création de postes et quel effet cela aura sur la qualité des soins.
Quant au privé, le patient a parfois l’impression d’être un pigeon…
La surfacturation est un problème dans certaines cliniques. On manque de garde-fous. Toute facturation doit être motivée par un avis médical clair dont le patient doit avoir connaissance. Il y a des pratiques contraires à l’éthique mais elles sont minoritaires. On le voit avec les césariennes. Comment se fait-il qu’autant de femmes soient césarisées ? Gain de temps, diminution des risques médicaux et de poursuites si ça se passe mal, et somme non négligeable à la clé. De son côté, le patient doit exiger d’être mis au courant des décisions, de leur justification et enfin du coût.
La santé de demain ce sera plus de seniors et une prévalence toujours élevée du diabète. MedPoint devrait être un hôpital gériatrique et celui de Souillac est dédié au traitement du diabète. La centralisation de l’offre de soins spécifiques est-elle pertinente ?
Nous doter d’un hôpital gériatrique est en phase avec nos besoins, compte tenu de la démographie vieillissante. Néanmoins, la création d’unités dans chacun des hôpitaux est plus pertinente. C’est une question d’accessibilité. La décentralisation d’unités dédiées à des maladies à forte prévalence ou aux seniors en demande de soins fréquents me semble répondre plus efficacement aux enjeux.
La recherche médicale, c’est pour bientôt ?
Avec le Clinical Trials Bill, la recherche devrait progresser. C’est une question de temps et de fonds. Pour qu’elle soit pertinente, la recherche médicale doit correspondre au contexte local en s’intéressant, par exemple, au diabète.
Interview réalisée par Gilles Ribouet.
Photo: Cynthia Edouard
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