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Dr Sunil Guness : « Nous pouvons tout soigner à Maurice »

12 juillet 2010, 15:22

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La troisième édition du Salon de la Santé, Sport & Bien-être se tiendra ce week-end à Pailles. Un salon, est-ce le moyen le plus efficace pour éduquer et conscientiser les gens sur leur santé ?

Notre philosophie, c’est de faire de la prévention. Là, nous avons l’opportunité de donner des renseignements dans un lieu festif. C’est une autre approche. Les gens vont au Salon de la Maison ou des technologies informatiques pour se renseigner et trouver des produits. Là, ils sont en train d’aller chercher des renseignements et des produits par rapport à leur santé. Les médecins et autres professionnels de la santé sont là, cool, sans leur blouse blanche. Je pense personnellement que c’est une bonne chose pour passer des informations. J’ai longtemps prôné la blouse blanche mais depuis, j’ai pu constater qu’il y avait d’autres façons de faire. C’est la tendance ailleurs dans le monde également. Notamment en Europe.

Avez-vous eu des retombées positives des précédents Salons ?

Il y en a eu. Déjà, entre le premier et le deuxième Salon, nous avons noté une augmentation dans le nombre de fréquentations. Même les exposants sont de plus en plus nombreux. Le médical, le paramédical, le pharmaceutique et l’industrie participent à l’éducation des Mauriciens. Tout le monde se prête au jeu. L’apport du ministère de la Santé nous a également encouragés à aller de l’avant.

Ce Salon sera-t-il uniquement festif ?

Non. Nous souhaitons trouver un juste équilibre entre l’aspect festif et l’aspect scientifi que. Nous voulons que ce Salon soit toujours accompagné par des explications de professionnels. Pour expliquer ce qu’est qu’un scanner de 64 barrettes, seul un vendeur, un technicien ou un médecin qui pratique ce scan peuvent le faire. Nous voulons que le patient ait toutes les réponses aux questions qu’il peut se poser.

Sur quoi mettrez-vous l’accent cette fois-ci ? Pourquoi ?

Nous allons mettre l’accent sur les maladies comportementales telles que le diabète, le cholestérol et les maladies cardiovasculaires. Mais nous ne nous limiterons pas uniquement à cela. On abordera aussi la nutrition et plus particulièrement l’obésité infantile. Le nombre de cas recensé à Maurice est inquiétant.

On parlera également du HIV/Sida qui devient un gros problème. L’asthme, qui est encore méconnu à Maurice, sera également abordé car il s’agit d’un réel problème. On parlera également cancer et dépistage. Bref, nous aborderons les problèmes qui touchent plus particulièrement les Mauriciens. Nous vivons comme nos parents vivaient mais dans un monde industrialisé. Ce paradoxe engendre beaucoup de problèmes de santé.

L’on revient constamment sur ces maux que sont le diabète, le cholestérol et les maladies cardiovasculaires. Est-ce à dire qu’il n’y a aucune amélioration malgré toute la conscientisation ?

Malgré tous les efforts du Centre cardiaque, des ONG et du ministère de la Santé, les chiffres sont décevants. Est-ce qu’il faut changer notre approche ? Certainement. Il faut apporter un côté plus festif à la conscientisation. Le salon est un bon début. Mais nous ne sommes pas découragés pour autant. Si nous avançons très bien sur le monde curatif, pour le monde préventif, c’est plus diffi cile. Les chiffres ne descendent pas. Le préventif a ça de difficile que nous ne pouvons pas prendre une campagne qui a marché ailleurs et l’emmener à Maurice en espérant que ça va marcher. Le contexte est différent. Il faut trouver des formules propres à nous. Il faut trouver la formule mauricienne.

On parle santé mais peut-on tout soigner aujourd’hui à Maurice ?

Les Mauriciens ne doivent pas s’inquiéter. Ils ne doivent pas avoir peur. Il est vrai qu’il y a un ou deux cas chaque année qui défraie la chronique mais c’est partout pareil. En 2010, la santé se porte très bien à Maurice. Nous disposons des derniers équipements. Et s’il y a des choses que l’on ne peut pas soigner – c’est très rare – nous avons de bonnes relations avec les collèges à l’étranger. Nous pouvons quand même dire que nous pouvons tout soigner à Maurice.

Pourtant, on entend parler de nouveaux traitements qui ne sont pas disponibles à Maurice…

Il faut savoir qu’avant que nous acceptions une nouvelle technologie ou un nouveau traitement à Maurice, il faut qu’elle ait fait ses preuves. Nous ne pouvons pas prendre quelque chose d’expérimentale. Il faut que ça ait un vécu d’au moins quatre années voire six ou sept. Si on voit que ça ne va rien nous apporter de plus pour le moment, nous n’allons pas investir dedans. Aujourd’hui, nous allons vers les cellules souches pour soigner les problèmes cardiaques et les cancers. Mais on en parle depuis 2000…

A ce propos, les nouvelles technologies, aurontelles leur place au Salon ?

Certainement. Actuellement dans la médecine, les nouvelles technologies, ce qui bouge beaucoup, concerne essentiellement l’imagerie, soit l’angiographie, le scanner de 64 et 128 barrettes ainsi que l’IRM.

Propos recueillis par Valérie OLLA

 

 

Valrie OLLA