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Egypte : l’armée juge légitimes les revendications des manifestants
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Egypte : l’armée juge légitimes les revendications des manifestants
L''''armée égyptienne a promis lundi soir de ne pas ouvrir le feu sur les manifestants, qui se sont encore rassemblés par milliers pour réclamer le départ d''Hosni Moubarak, et a jugé leurs revendications légitimes.
Dans la foulée, le vice-président Omar Souleimane, issu des rangs de l''armée, a annoncé l''ouverture de consultations avec l''ensemble des partis politiques, conformément au souhait exprimé par l''Union européenne et les Etats-Unis.
"Le président a demandé aujourd''hui d''établir des contacts immédiats avec les forces politiques pour entamer un dialogue sur tous les problèmes soulevés qui implique également des réformes constitutionnelles et législatives de façon à déboucher sur des projets d''amendements clairs et sur un calendrier précis en vue de leur mise en oeuvre", a-t-il expliqué lors d''une allocution télévisée.
Dans un communiqué diffusé un peu plus tôt, l''armée, pilier du long règne de Moubarak, précise qu''elle est présente dans les rues pour le bien et la sécurité des Egyptiens. "Les forces armées n''auront par recours à la force contre notre grand peuple", promet l''état-major.
"Vos forces armées, qui ont conscience de la légitimité de vos demandes et sont prêtes à assumer leur responsabilité de protection de la nation et des citoyens, affirment que la liberté d''expression par des moyens pacifiques est garantie à tous", poursuivent les militaires.
Hosni Moubarak, confronté à un mouvement qui ne cesse de prendre de l''ampleur, a poursuivi lundi le remaniement de son gouvernement pour tenter, sans succès, d''apaiser la colère de la rue égyptienne qui réclame son départ.
Un appel à la grève générale a été lancé ce lundi et ses opposants ont annoncé une "marche d''un million" de personnes ce mardi pour pousser vers la sortie le chef de l''Etat au pouvoir depuis près de trente ans.
L''OPPOSITION S''ORGANISE
Le soulèvement, qui entrera ce mardi dans sa deuxième semaine, a éclaté en protestation contre la répression, la corruption et la pauvreté. Environ 140 personnes sont mortes dans les affrontements avec les forces de sécurité.
Hosni Moubarak a tenté plusieurs fois de désamorcer la crise en annonçant des réformes économiques et en remaniant sa garde rapprochée, sans convaincre.
Bien que le mouvement anti-Moubarak ait débuté sans dirigeant clair ni formation structurée, l''opposition s''efforce maintenant de s''organiser.
Les Frères musulmans, mouvement islamiste très soutenu par les plus modestes, ont annoncé lundi qu''ils s''employaient à former un large comité politique avec Mohamed ElBaradeï, afin de nouer un dialogue avec l''armée.
L''ancien directeur de l''Agence internationale de l''énergie atomique (AIEA), rentré la semaine dernière d''Autriche, a appelé au départ de Moubarak et s''est proposé de diriger la transition, même si certains Egyptiens restent réservés à son propos, en raison notamment de ses longues absences à l''étranger.
Les dirigeants occidentaux  s''emploient , eux, à trouver une réponse adaptée à cette crise qui menace de bouleverser la donne au Proche-Orient. Sans appeler directement au départ de Moubarak, ils prônent le respect des libertés fondamentales tout en craignant l''arrivée au pouvoir d''extrémistes.
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