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Elections présidentielles aux Etats-Unis: quelles implications pour Maurice?

7 novembre 2012, 00:00

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Elections présidentielles aux Etats-Unis: quelles implications pour Maurice?

Alors que Barack Obama vient d’être reconduit à la présidence des Etats-Unis, ici à Maurice, cette élection ne sera pas sans conséquences. Si, directement, notre île n’entre pas dans les préoccupations des Américains, dans la conjoncture économique mondiale actuelle, elle aura sans doute des impacts.

«Concernant Maurice, je ne crois pas que beaucoup de choses vont changer qu''''importe le nouveau président car la politique étasunienne à Maurice est basée principalement sur la politique africaine des Etats-Unis», souligne Shafick Osman, géopolitologue. Philip Lam, économiste, va même jusqu’à qualifier la relation entre Maurice et les Etats-Unis comme «périphérique», Maurice n’ayant pas d’échanges commerciaux à haute valeur ajoutée avec ces derniers.

Pourtant, certains aspects de la politique américaine nous affecteront de manière indirecte. On parle déjà du « Fiscal Cliff », mesure qui surviendra aux Etats-Unis en 2013 et qui causera des coupures budgétaires et une montée des impôts. «Cela provoquera une contraction de l’économie américaine, qui risque de rentrer dans une nouvelle période de récession, l’Europe est dans la même situation et l’Asie est au ralenti», souligne Philip Lam.

«Romney aurait eu une plus grande chance de négocier avec le Congrès républicain par rapport aux taux de ces mesures économiques», remarque l’économiste, qui pense que le candidat républicain aurait été préférable, en ce sens, pour Maurice. Toutefois, il nuance en rappelant que ce dernier avait évoqué son intention d’accuser la Chine d’être un «currency manipulator». L’éventualité d’une dispute entre les deux géants n’aurait pas été sans répercussion pour l’économie mondiale. «Dans cette optique, le statu quo est sans doute préférable pour nous», conclut l’économiste.

Maurice, n’étant pas un pion important dans la stratégie étasunienne, Shafick Osman reste froid et clinique: la politique étrangère américaine ne changera pas. «Aucun président étasunien, depuis la fin de la Deuxième Guerre mondiale, n''a fondamentalement changé de politique par rapport aux affaires étrangères», dit-il. Tout simplement parce qu’ils ne le peuvent pas. Par exemple, la question de l’Etat palestinien sur laquelle a buté Barack Obama et, avant lui, l’autre président démocrate, Bill Clinton. «Tous les présidents sont cloués par le principe non seulement de protection des intérêts étasuniens mais aussi de « contrôle » de la planète, si on peut parler ainsi», poursuit Shafick Osman.

«Il est clair que Romney a joué sur la fibre émotionnelle des mécontents d’Obama», estime Shafick Osman, mais Obama obtient à nouveau la faveur des urnes. Pourtant, selon les premières indications, la Chambre des représentants devrait rester sous le contrôle des républicains. Avec un Congrès à nouveau divisé, Barack Obama devra à nouveau faire face à une résistance, alors que les républicains affirment ne vouloir faire aucune concession à ce niveau. Avec le « fiscal cliff » qui entrera en vigueur en janvier, la politique américaine n’a pas fini de nous tenir en haleine.