Publicité

Energies nouvelles : « Le projet du BEC nous impose plus de rigueur »

1 juillet 2012, 12:21

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

lexpress.mu | Toute l'actualité de l'île Maurice en temps réel.

Deven Maulloo, le General Manager de Solar-Ernte-Technik Ltd (SETL) du groupe Leal, spécialiste  en énergies nouvelles, se prononce sur le programme qui vise à inciter les particuliers à produire de l''''électricite à partir des sources d’énergies renouvelables.

 L’installation de plateformes photovoltaïques dans des écoles et des institutions appartenant au diocèse de Port-Louis a été confiée à votre service. En quoi ce projet diffère-t-il des autres projets dont vous avez eu la charge jusqu’ici ?

Au Solar-Ernte-Technik Ltd (SETL) du groupe Leal, nous valorisons chaque projet dans son propre contexte structurel et sa spécificité technique et technologique. Le projet du BEC nous impose encore plus de rigueur sachant que, d’après nos informations, celui-ci est une première planétaire ou une institution s’engage dans un tel développement avec des installations photovoltaïques dans l’ensemble de tous ces établissements scolaires, 67 sites au total, cumulant 750kWc et visant une autonomie de production d’électricité d’une source d’énergie renouvelable ! Ce sera l’un des chantiers les plus importants pour SETL du groupe Leal et pour l’île Maurice dans ce domaine. L’impact sera retentissant au niveau des acteurs directs associés à ce projet : les enfants et les instituteurs qui comprendront qu’ils seront les premiers bénéficiaires et utilisateurs d’une énergie propre et renouvelable, puis le BEC et le diocèse de Port-Louis qui verront leurs investissements porter ses fruits, ensuite la communauté dans son ensemble qui aura un projet de référence unique en son genre afin d’en tirer les enseignements qui s’impose.

  Quelles sont les principales difficultés qu’un individu désireux de se lancer dans un projet de production de l’électricité avec option d’en vendre le surplus au CEB rencontre-t-il ?

Il n’y a pas réellement des difficultés. Le projet incitant les particuliers à produire leur propre énergie électrique, la Small Scale Distributed Generation du Central Electricity Board est conjoncturel. Il nous faut saluer le gouvernement et le CEB pour cette louable initiative qui consiste à inciter les particuliers à produire leur propre électricité d’une source d’énergie renouvelable et si c’est possible d’en revendre le surplus au CEB. Le pays a un réseau insulaire communément appelé ‘Grid’ que l’on ne peut trop bousculer d’un seul coup avec l’apport d’un flux d’énergie dite intermittente, en l’occurrence celui provenant des sources d’énergies renouvelables telles que les plateformes photovoltaïques et des installations d’éoliennes. 

Donnons au CEB le temps d’adapter son réseau avec celles-ci. C’est ce qui explique toute la prudence du CEB par rapport au projet cadre de la Small Scale Distributed Generation. Il impose des normes techniques très strictes concernant l’interconnexion des stations privées au réseau national de distribution de l’énergie électrique.

  Les petits producteurs peuvent-ils vraiment satisfaire les exigences imposées par le CEB ?

Justement, c’est la problématique pour certains qui se frottaient les mains et qui s’apprêtaient à faire de bonnes affaires dans le cadre du projet Small Scale Distributed Generation. Par contre, pour ceux qui sont motivés par une conscience écologique et de responsabilité citoyenne, produire son électricité d’une source d’énergie renouvelable ne doit pas nécessairement pas dépendre du cadre offert par la Small Scale Distributed Generation. A SETL, nous leurs offrons la solution technique et technologique appropriée pour effectivement ne pas dépendre du cadre lié à la Small Scale Distributed Generation. D’où notre initiative de promouvoir le concept l‘Energétiquement Independent’ avec notre station combinée  Photovoltaïque / stockage intelligent, le ‘sun2live’, garantissant l’autonomie 100% de la production d’électricité et un stockage efficient, harmonieux et écologique sans plomb d’une durée de vie de dix à vingt ans…et une efficience de 96%.

 Qui peut s’engager dans un tel projet  de production de l’électricité dans le cadre de la Small Scale Distributed Generation du CEB ?

 Toutes personnes qui paient une facture de Rs 5 000 et plus au CEB. Bref, tous ceux qui cherchent un confort de vie, ambitionnent de produire leur propre énergie électricité pendant la journée et d’en consommer à volonté, 24/24hr loin des coupures et sans plus jamais besoin d’un générateur polluant et bruyant qu’on utilise que très rarement.

Combien faut-il à un individu pour installer des équipements pour la production personnelle et la vente au CEB ?

Un kit photovoltaïque d’origine allemande, 100% ‘Made in Germany’, n’est rien comparable avec un kit fabriqué ailleurs. Question d’investissement, c’est par rapport à la qualité /prix, un petit système de 2.5kWc est offert sur le marché entre Rs275 000 et Rs350 000.  Mais le client doit être vigilant avec les technologies offertes et doit s’assurer de leur bonne performance et le profile et le parcours professionnel de l’installateur de son choix

 Qu’est-ce qui peut justifier un tel investissement ?

 C’est d’abord un investissement à long terme. La durée de vie d’une centrale photovoltaïque est aujourd’hui estimée à plus de 30 ans. Avec un retour sur l’investissement dans un délai de 5 à 8 ans, dépendant des codes tarifaires du CEB et de la façon dont l’on gère sa consommation d’électricité,  on sera gratuitement récompensé d’une énergie propre et renouvelable pour des longues années. D’un autre point de vue, on produira son électricité à un coût presque linéaire pendant 25 à 30 ans, voire à Rs3 ou Rs4 le kWh avec un système photovoltaïque, tandis qu’on achète ce même kWh à Rs8 ou Rs10 aujourd’hui. Et ce tarif ne cessera de prendre l’ascenseur au fil des ans. Couplé à notre système de stockage, l’investissement est sûr et rassurant.

Sur une dizaine de demandes de prospection que vous recevez, combien d’entre elles aboutissent vraiment ?

 Apres 2 ans en opération, SETL est,  valeur du jour, le leader de ce marché, avec plus de 500kWc de projets installés,  qui représente environ 77% du projet Small Scale Distributed Generation. D’ici fin 2012, avec le projet BEC et d’autres confirmés, Small Scale Distributed Generation ou non, nous atteindrons les 85%.  Notre objectif reste l’éducation de tout client potentiel qui nous contacte. Nous sommes très heureux de pouvoir répondre à leurs attentes et à leurs besoins. Un client avertit et bien encadré saura prendre sa décision finale sans aucune peine chez nous. Notre force n’a pas été seulement la vente des systèmes photovoltaïque jusqu’ici nous offrons aussi des solutions sur mesure à tout client potentiel qui nous sollicite.

Quelles sont les raisons évoquées par ceux qui ne veulent pas aller de l’avant avec un tel projet  de production après les premiers contacts?

S’ils ne sont pas dans le régime de la Small Scale Distributed Generation du CEB, donc pas de moyen d’assurer un bon retour sur investissement. Ils craignent que le CEB ne mette une fin prématurée à leur contrat de vente. C’est un risque réel qui existe ailleurs dans plusieurs pays avec des révisions à la baisse dans les tarifs d’achats. Certains disent attendre une baisse conséquente du prix des kits photovoltaïques. D’autres encore voudront une assurance de performance de production chez des voisins et autres installations dans le domaine du public

Quelle est la spécificité du marché local ?

L’île Maurice a choisi un modèle très intéressant: inciter le Mauricien à investir dans sa propre station de production d’électricité à partir d’une source d’énergie renouvelable, d’en consommer en premier lieu, avant d’en exporter que le surplus au réseau du CEB. Contrairement à d’autres pays comme la France, ou l’Electricité de France par exemple n’encourage pas la consommation directe, mais l’exporte à 100% vers son réseau. Dans cette perspective, le citoyen mauricien est responsabilisé dès le départ à être un vrai producteur indépendant de l’électricité ! Il y a aussi et toujours le spectre d’une crise mondiale avec une soudaine pénurie du charbon et du pétrole, donc avec un bon niveau d’ensoleillement le photovoltaïque a des jours très prometteurs pour notre pays et deviendra la source d’énergie par excellence pour  l’ensemble de nos citoyens et même pour nos opérateurs économiques, petites et moyennes entreprises, industries, hôpitaux, etc.

Comment les perspectives d’investissement de nos compatriotes rodriguais dans le cadre du projet Small Scale Distributed Generation se présentent-elles ?

 SETL est déjà présente à Rodrigues avec des commandes fermes pour des installations photovoltaïques. Nous avons effectué plusieurs voyages dans l’île pour des études et l’analyse des besoins en énergie renouvelable auprès des particuliers. En effet, le Rodriguais a intérêt plus que le Mauricien a sérieusement envisager l’installation des systèmes photovoltaïques afin d’en réduire davantage sa dépendance de l’importation des produits pétroliers pour sa production d’électricité.  Le pays a déjà donné l’exemple bien avant nous avec l’installation de 5 éoliennes !

L’île de la Réunion possède une avance considérable en matière de savoir-faire pour ce qui est de l’énergie solaire. Dans combien de temps, nous parviendrons à rattraper notre retard ? 

 Certes nos voisins de l’île de la Réunion ont pris une avance sur nous dans le domaine de l’énergie solaire dans un contexte très particulier d’une grille tarifaire nationale qui a favorisé l’envol de ce secteur. L’île a vite connu une saturation.  Les incitations fiscales alléchantes visant à encourager l’installation des systèmes photovoltaïques avaient pour seul et unique but d’encourager des investissements privés pour une production et une revente à 100% de l’électricité ‘verte’ vers le réseau national. Dans un rapport de Price Waterhouse en 2010, sur la filière photovoltaïque en France, il était déjà question que ce modèle avait un sombre avenir. Cela en l’absence d’une politique visant à encourager la consommation directe par le petit producteur indépendant et d’une grille tarifaire trop généreuse à l’achat de l’électricité par l’Electricité de France. La raison pour laquelle bon nombre de nos voisins réunionnais, engagés chez eux dans ce créneau, sont à l’assaut du marché mauricien, mais sans une véritable connaissance de la spécificité du modèle envisagé dans le cadre de la Small Scale Distributed Generation. C’est ce qui explique cette grande différence technique qui nous sépare. Nous n’avons pas de retard. Nous suivons une méthodologie d’installation d’après des normes et les directives du CEB. Nous collaborons avec le CEB en permanence dans un esprit de partenariat. Le CEB maîtrise bien son réseau de distribution et nous, la technologie de la photovoltaïque de pointe ‘Made in Germany’.  Il n’est pas interdit d’imaginer qu’on puisse nourrir un vif intérêt pour nous positionner sur le marché réunionnais avec notre système ‘sun2live’ !