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Eric Malnuit : Faire-valoir de la main-d’oeuvre locale
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Eric Malnuit : Faire-valoir de la main-d’oeuvre locale
Ancien actionnaire d’une verrerie en France, l’entrepreneur change de cap l’an dernier avec la création, à Maurice, d’une fabrique de gobelets et d’assiettes biodégradables.
Eric Malnuit s’est lancé il y a quelques mois dans la fabrication, à partir d’une matière biodégradable, le carton, de gobelets, d’assiettes et de pots à glace. «Ce n’est pas la panacée, dit-il, mais nos produits ne contiennent que7 % de plastique. On voit vite l’apport écologique etc’est notre manière à nous de participer à la protection de l’environnement.»
Issu du monde industriel français, Éric Malnuit se dit autodidacte. En 2006, il devient l’un des actionnaires d’une verrerie en France. C’est ainsi qu’il consolidera son savoir-faire. Délégué en Chine par cette même entreprise, il a aussi l’expérience des start-ups. «De rien, on y a créé une verrerie dont la production était destinée au marché automobile», soutient-il.
Lorsque l’exploitation française ferme ses portes fin 2010, Éric Malnuit est chargé d’accompagner les repreneurs jusqu’en 2012. À 47 ans, c’est aussi le moment pour lui de donner une nouvelle direction à sa carrière. «Le déclic pour poser mes valises à Maurice s’est produit à la lecture d’une annonce sur Internet concernant une usine de gobelets qui cherchait preneur», relate notre interlocuteur.
Après concertation avec sa famille, l’homme d’affaires rachète l’entreprise et c’esten mars, l’année dernière, qu’il arrive dans l’île afin de la relancer. Sur place, Éric Malnuit a la désagréable surprise de découvrir que l’exploitation n’est pas en règle, son permis d’opération ayant expiré. Fonceur, il crée alors sa propre entreprise, Crazy Paper Cup (Mtius) Ltd. S’il a choisi Maurice, c’est aussi pour le coût relativement bas de sa main-d’oeuvre, élément clé en termes de compétitivité. Il cherche d’ailleurs actuellement des opérateurs et contrôleurs de la qualité. «Nous voulons faire participer pleinement les travailleurs locaux dans notre entreprise familiale, fait ressortirl’homme d’affaires, mais nous recherchons aussi un personnel avec de la rigueur et du bon sens par rapport au respect des cahiers des charges».
Ayant opéré pour une entreprise française qui s’alignait sur les normes industrielles mondiales (dont l’ISO 9001), l’aspect qualitatif, pour Éric Malnuit, demeure une priorité. L’entrepreneur se dit satisfait, pour l’instant, de la progression de son exploitation, Crazy Paper Cup (Mtius) Ltd, qui a amorcé son premier virage avec succès. Il nous confie, de fait, qu’il a signé un contrat avec Quality Beverages Ltd concernant l’approvisionnement en gobelets de la chaîne de fast-food Kentucky Fried Chicken (KFC).
«Le fait d’avoir ce partenaire est une très belle carte de visite pour démarcher d’autres clients», affirmeÉric Malnuit, selon lequelle marché local a unfort potentiel d’exploitation.Outre une clientèleconstituée de compagnieset de commerces dont desfranchises de glace, il visedésormais plus haut, soitles donneurs d’ordres dela grande distribution.
«Notre difficulté à ce jour est de nous tailler une bonne part de ce marché qui mise grandement sur l’importation pour ce genre de produits. Les commerçants mauriciens doivent tirer des leçons des grands pays qui à force de dépendre de l’importation, ont rétréci l’économie locale et en paient aujourd’hui le prix fort»,conseille l’entrepreneur.Par son expérience, il s’estime en mesure, quant à lui, de dynamiser le secteur d’activité où il opère avec la création de designs 100 % mauriciens.
En termes d’investissements, entre la constitution de stocks de matières premières et l’achat de machines, notamment, Éric Malnuit a déjà injecté quelque 200 000 euros (plus de Rs 8,3 millions) dans Crazy Paper Cup(Mtius) Ltd. Son exploitation est dotée d’une capacité de production de 100 000 pièces par jour mais ne tourne toujours pas à plein régime. «Nous sommes encore à 40 % de notre capacité et ne fabriquons, à l’heure qu’il est, que 35 000 à 40 000 pièces au quotidien.»
Pour sa première année d’opération, le chef d’entreprise espère brasser un chiffre d’affaires d’environ Rs 12 millions alors que son objectif, d’ici à cinq ans, est d’atteindre les Rs 40 millions.
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