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Et les profits reviennent : Paul Jones s’explique sur succès de l’ex groupe Naïade

12 avril 2012, 00:00

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Et les profits reviennent : Paul Jones s’explique sur succès de l’ex groupe Naïade

Il a été appelé au chevet du groupe Naïade qui faisait face à des difficultés sans précédent. Résultat : un an après, il transforme en profit un état de situation financière négative.

Sur la carte d’invitation de la 38ème assemblée générale du Mauritius Institute of Management (MIM) prévue le mercredi 11 avril 2012 au siège de la Mauritius Employers’Federation (MEF) à Ebène, un entrefilet pour indiquer que la fonction sera marquée par une intervention. Il se lisait comme suit : « Address of Mr Paul Jones, CMG, Chief Executive Officer, LUX* Island Resorts ».

Fort de ses prouesses académiques tant à l’Université d’Harvard et qu’à celle de Surrey, les cours magistraux et l’étalage de théories savamment distillés pour un auditoire select ne représentent aucun obstacle pour Paul Jones. Il a étonné plus d’un en parlant tout simplement de l’expérience exceptionnelle qu’il a vécue au sein du groupe LUX* anciennement Naïade. Véritable université de vie où les leçons acquises peuvent servir de détonateur à tout opérateur en butte à des défis qu’il n’arrive pas toujours à dominer.

Et pour cause. Après 26 ans d’engagement presque quotidien dans le domaine de l’hôtellerie, l’homme était fatigué avec un style de vie « où je passais la majeure partie de mon existence en avion ». Il décide alors de prendre un peu de recul en s’installant en Angleterre. Au bout de 9 ans, il décide de rentrer à Maurice, où il possède une maison, sans aucune intention de s’engager dans le secteur hôtelier.

Tel un médecin devant l’insistance du parent d’un malade, il n’a pu résister à la demande d’Arnaud Lagesse qui l’invitait à venir au chevet du groupe Naïade qui se dirigeait vers une chute certaine. Il accepte de relever le défi. « Que vaut une vie sans des défis à relever ? Ce sont des situations qui incitent à chercher les solutions », dit Paul Jones. Un an après avoir posé ses valises au sein de l’ex-Naïade, les indicateurs tournent au vert. « Nos chiffres d’affaires ont augmenté de 50 % », explique-t-il.

Paul Jones est-il un génie ? Les explications fournies par l’homme lui-même démontrent que ce n’est pas le cas. Il a tout simplement eu la posture qu’il faut devant un problème. Tel un médecin, il a ausculté l’état de la santé du groupe et surtout d’en déterminer les causes. Un exercice qui peut parfois réserver des surprises. « Je suis arrivé à la conclusion qu’il n’existait pas d’idéologie autour de laquelle les activités du groupe pouvaient se cristalliser ». Cette posture qui permet de situer la raison d’être d’une entreprise et celle de la présence de ses employés.

Paul Jones fait un constat accablant. Il s’articule autour du syndrome de la reproduction de ce qui se fait ailleurs. Attitude qu’il qualifie d’islands of sameness et qui définit une situation d’absence totale de volonté à se différencier. Chose étonnante, Paul Jones s’est mis à critiquer une des erreurs d’appréciation qu’il a pu commettre dans le passé. Il fait son mea culpa en reconnaissant qu’il a pu croire que le style de loisir d’un hôtel de ville est le même qu’un hôtel destiné à des vacanciers à la recherche de dépaysement. En somme, tout ce qui résulte d’une absence d’innovation et du manque d’ambition à être différent des autres.

Cette approche de Paul Jones a permis à des facteurs qui, très souvent, peuvent passer inaperçus de prendre une autre dimension. Ce sont entre autres, une redéfinition du luxe, l’importance du temps pour les vacanciers, l’avènement de la technologie de l’information qui fait croire au vacancier qu’il lui est possible d’avoir plus avec moins d’argent, l’importance des hommes et des femmes chargés de réaliser la mission de la société, une utilisation intelligente des valeurs du terroir puisées dans la nature et de la culture, l’art de permettre aux touristes de goûter aux saveurs du pays d’accueil, l’implication du personnel dans la démarche de la direction afin qu’il puisse en devenir partie prenante, le courage de reconnaître l’inutilité de certaines extravagances.

« Je trouve inacceptable qu’on commercialise de l’eau importée. Les eaux que nous commercialisons proviennent d’un projet de dessalement. Pourquoi importer du vin des marchés éloignés alors qu’on peut en avoir à moins chers. Nous avons acheté des vignes et fait fabriquer un vin qui porte le label de la maison. Quelle est l’utilité d’une longue table d’accueil à l’entrée ? A la place, nous avons installé un coin où le client peut déguster un café-maison. Nous sommes en train de concevoir un nouveau type de matelas ».

Aujourd’hui, tous les hôtels faisant partie de l’ex-Naïade ont un même label celui de LUX* qui recèle toutes les valeurs qui ont permis de transformer un groupe d’hôtel en perte de vitesse en un groupe dont le s directeurs et les employés ont retrouvé le sourire.