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Expertise étrangère : Pourquoi certains peinent à aller jusqu’au bout de leur contrat…
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Expertise étrangère : Pourquoi certains peinent à aller jusqu’au bout de leur contrat…
Le départ prématuré de certains experts étrangers en poste à Maurice constitue un sérieux handicap à un véritable transfert de savoir-faire.
Ils s’appellent Bert Cunningham et Stephen Mendes, tous deux ex-receveurs des Douanes, Bill Duff et Lindamaraicker Vijayanarayanan, anciens commissaires des Prisons, John Davies, ex-Chief Executive Officer de la Competition Commission, ou encore, le cas le plus récent, Konrad Morgan, ex-vice-chancelier de l’Université de Maurice.
Ils ont tous un point commun. Non seulement sont-ils des étrangers ayant décroché un contrat à durée déterminée avec le gouvernement mais ils n’ont pu aller jusqu’au bout de leur contrat. Pour différentes raisons.
Le secteur public ou semi-public mauriciens sont-ils devenus des zones réfractaires et surtout interdites à l’apport du savoir-faire étranger ? Les Mauriciens sont-ils xénophobes ?
« L’injection de compétence étrangère dans une structure où la promotion est liée au temps de service est un non-sens. Ou bien on élimine carrément les éléments frustrés potentiellement perturbateurs ou bien on opte pour la cohabitation en sachant pertinemment bien que les jours de l’expert sont comptés. Les experts doivent être encadrés par des professionnels ayant intériorisé le sens de leur présence », estime Bhaye Siddick Lallmohamed, président de la Prison Officers’ Association.
Il est d’avis qu’en ayant recours à l’expertise étrangère, le gouvernement doit tenir compte de la pertinence de certains facteurs. Sinon, cela peut coûter cher aux contribuables.
Il cite, entre autres, un comportement lié à un complexe de supériorité toujours possible chez l’étranger, la méconnaissance de la culture locale, l’incapacité à surmonter l’émergence de cliques au sein d’un département, la réticence à préparer la relève, la tendance à un repli sur soi en se réfugiant auprès de ses compatriotes postés à Maurice.
« La connaissance préalable de la spécificité de la société où il a été appelé à travailler est une démarche obligée à tout expert qui est convaincu que sa priorité demeure la réussite de sa mission contre vents et marées. Il doit être suffisamment diplomate pour résister avec élégance à toute forme de pression politique», soutient Jean-Yvon Thepaut.
D’origine française, il est un des rares experts étrangers à avoir réussi non seulement à renouveler son contrat depuis 2006, d’être également parvenu à s’intégrer totalement à la société mauricienne.
Jean-Yvon Thepaut est à la tête de la Competent Authority. Cette institution semi-autonome est le centre nerveux du Sea Food Hub. Elle est le trait d’union entre ce secteur et les marchés européens. Sans son sceau, aucun produit de mer transformé à Maurice ne peut être exporté vers l’Europe.
Il estime que la culture de chasse gardée où tout changement est perçu comme une menace, le recours à toutes sortes d’intimidation sont parmi les facteurs susceptibles d’inciter les experts à s’en aller plus tôt que prévu.
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