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Expo : Lever les masques

3 mars 2010, 00:00

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Expo : Lever les masques

Passer de collectionneur à créateur de masques. C’est le pas franchi par Palmesh Cuttaree. Demain et après-demain, il exposera sa « Présence d’esprits » à la galerie municipale Malcom de Chazal à Curepipe.

Cette exposition comprend une série de huit masques marqués par l’esprit mauricien. De grands cheveux couleur d’océan, une étoile de mer en guise de parure, des coquillages pour boucles d’oreilles, la Sea nymph nous attire de sa voix de sirène. Voix de derrière le masque...pour conjurer les esprits ceux des ancêtres. « Dans les pays de peuplement de Maurice, que ce soit au Bihar ou dans le Sud de l’Inde, en Chine ou en Afrique, il y a des masques, mais force est de constater que rien de tout cela n’a germé ici », constate Palmesh Cuttaree.

S’il laisse le soin aux anthropologues d’en déterminer les raisons, lui s’est mis au travail pour « trouver des masques traduisant l’esprit mauricien ». Lui, le collectionneur qui tient le musée des masques du monde au Domaine les Pailles, a entamé cette réfl exion il y a trois ans.

Le déclic chez ce diplômé de l’Ecole nationale supérieure des arts appliqués et métiers d’arts aux Beaux-Arts à Paris ? « Vous savez, avec votre carte d’étudiant, vous pouvez visiter tous les musées ».

Il a ainsi été particulièrement marqué par une visite au musée d’art d’Océanie et d’Afrique, aujourd’hui transféré au Quai Branly à Paris. « Les premiers instants vous tombez sur des masques effrayants portés par les morts. Vous pouvez voir qu’ils sont encore habités par les esprits ». Ceux qu’invoque Palmesh Cuttaree font partie de notre quotidien. «Cela n’a rien à voir avec la religion », précise-t-il, « ce sont des interprétations artistiques qui transcendent le symbolisme ». Comme ce cobra aux trois courbes de Shiva. Une plume de paon distingue Muruga et Ganesh est orné de pierreries stylisées. Des masques en résine qui reprennent toujours l’élément naturel : bananier et autre flore tropicale.

Au fi l de la série de huit masques, nous rencontrons aussi la bindi, la mariée hindoue avec un lotus au sommet de la tête, symbole du nirvana. Il s’agit, en effet, de ne pas s’arrêter à la surface des choses, mais bien de faire tomber les masques.

Aline Groëme-Harmon

Aline Grome-Harmon