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Food for thought

20 février 2013, 00:00

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lexpress.mu | Toute l'actualité de l'île Maurice en temps réel.

Les récents empoisonnements alimentaires en milieu scolaire pourraient-ils être l''''occasion d''une prise de conscience ? Suffit-il de considérer qu''il faut améliorer les conditions d''hygiène et mieux suivre les protocoles prescrits ? Ne doit-on pas aller plus loin ? Ne doit-on pas aussi revoir cette question dans une perspective de développement communautaire réel ?

Cela est triste, cela fend le cœur de ceux qui ne connaissent pas le manque mais il faut bien admettre que, dans certaines régions défavorisées, une bonne alimentation scolaire peut constituer le plus puissant attrait, une garantie de scolarisation. Que peut-on bâtir autour de cela ? Comment peut-on, comment doit-on, construire autour de ces repas pris à l''école aussi bien une pratique de socialisation que des stratégies d''acquisition des divers savoir liés à l''alimentation ?

Si notre école pouvait moins se préoccuper du CPE et de ses programmes, il serait déjà possible de concevoir plusieurs modules autour, précisément, de la nourriture et de sa production, des cours mondiaux, des besoins de santé, de l''hygiène alimentaire, etc. Plutôt que de confier l''approvisionnement en repas à des entrepreneurs, il aurait été possible d''associer au projet des parents d''élèves, en vue d''une démarche associative.

Il aurait, sans aucun doute, été possible, en partenariat avec Eric Mangar et le Mouvement pour l''Autosuffisance alimentaire, de créer, dans l''enceinte des établissements scolaires, des potagers, voire des poulaillers. La fabrication de compost, la production de biogaz pourraient être envisagées dans les établissements dont la disposition s''y prête. De la production de laitues et de tomates hyoniques à celle de pleurottes, des sorties-goyaves de Chine pour fabriquer de la gelée à des visites à des usines pour voir conditionner le thon ou mettre en pots des achards de légumes, les options pédagogiques sont multiples.

Il nous faut accepter de placer l''école au cœur de la communauté de vie, comme un acteur privilégié de son développement. La bibliothèque, les terrains de sport, la salle informatique peuvent être des lieux fédérateurs, permettant aux adultes d''un voisinage de se rencontrer, offrant aux éducateurs les bases de repli de leur travail de prévention de la toxicomanie et des autres fléaux. Et le projet d''animation des cantines scolaires peut offrir aux parents concernés l''occasion tant de favoriser la santé de leurs enfants que de faire vivre une réelle entreprise.
L''école, quelle passionnante aventure.