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France : Appel syndical à deux nouvelles mobilisations contre la réforme des retraites

24 septembre 2010, 00:00

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France : Appel syndical à deux nouvelles mobilisations contre la réforme des retraites

Les syndicats français ont appelé ce vendredi à deux nouvelles journées de mobilisation contre la réforme des retraites les 2 et 12 octobre, mais le gouvernement a déclaré qu''''il tiendrait bon.

Au lendemain d''une journée de grèves et de manifestations qui ont réuni trois millions de personnes selon les syndicats et un peu moins d''un million selon l''exécutif, les centrales syndicales entendent accentuer la mobilisation d''un cran.

Elles veulent non seulement maintenir la pression en vue de l''examen du projet de loi par le Sénat, à partir du 5 octobre, mais élargir la contestation, d''où l''appel à manifester un samedi, le 2 octobre, pour rallier le privé et la jeunesse.

Elles mettent également le gouvernement en garde contre un possible durcissement du mouvement, avec éventuellement des grèves reconductibles, s''il campait sur ses positions au-delà du 12 octobre.

« Le gouvernement porterait l''entière responsabilité des suites que les salariés et leurs organisations entendront donner au 12 octobre », peut-on lire dans leur communiqué.

Pour Nadine Prigent, responsable CGT, le gouvernement a choisi l''affrontement et aussi une possible crise sociale d''ampleur.

Comme les fois précédentes, le texte diffusé à l''issue d''une réunion de l''intersyndicale à Montreuil est signé par les syndicats CFDT, CFTC, CFE-CGC, CGT, FSU et Unsa mais pas par Force ouvrière et Solidaires, pour des raisons de forme.
Ces deux derniers s''associent toutefois pleinement à la mobilisation.

Des manifestations auront lieu le samedi 2 octobre et, le mardi 12 octobre, les défilés seront accompagnés de grèves. Les centrales feront le point le 4 octobre lors d''une réunion intersyndicale.

Guerre des chiffres

Les syndicats estiment avoir réussi leur démonstration de force jeudi et se sentent confortés dans leur opposition à la réforme qui s''appuie essentiellement sur le report de 60 à 62 ans de l''âge légal du départ à la retraite à l''horizon 2018.

Mais ils ne sont pas parvenus à franchir un nouveau palier de mobilisation susceptible de faire reculer le gouvernement.
A Biarritz, où il concluait vendredi les journées parlementaires de l''UMP, François Fillon a enfoncé le clou.

« Il faut répondre calmement à la rue », a déclaré le Premier ministre, notant que « hier, beaucoup de nos concitoyens ont choisi d''aller manifester ».

« Mais, gouverner la France c''est aussi parfois savoir dire ''non''", a-t-il ajouté. "Non, (...) nous ne retirerons pas ce projet de réforme car il est nécessaire et qu''il est raisonnable (...) Non, nous ne renoncerons pas à l''augmentation de la durée d''activité. »

Le ministre du Travail, Eric Woerth, a lui aussi estimé que le gouvernement ne pouvait pas reculer devant la rue, estimant, toujours à Biarritz, que le nombre de manifestants était en baisse par rapport à la précédente mobilisation du 7 septembre.

« Le Premier ministre l''a dit: on est à l''écoute de cela et en même temps la réforme est indispensable », a-t-il ajouté. « La réforme sera votée et la réforme sera appliquée parce que c''est l''intérêt général, c''est l''intérêt des Français. »

L''ensemble des responsables syndicaux ont estimé que la présence de salariés du privé et d''étudiants ou lycéens dans les cortèges de jeudi démontrait l''amplification de la contestation malgré le vote de la loi par les députés.

« Le mépris du gouvernement est inacceptable. Il n''a pas les mêmes lunettes que nous pour analyser la situation », a dit Laurent Berger, de la CFDT.

« Le mouvement s''enracine dans le pays », a renchéri Annick Coupé, porte-parole de Solidaires, une expression également utilisée par Jean Grosset de l''Unsa.

Les syndicalistes ont en outre dénoncé la guerre des chiffres à laquelle s''est livré le gouvernement en minimisant systématiquement, selon eux, le nombre de manifestants et en diffusant des chiffres avant-même le départ de certains cortèges.

« La réaction du gouvernement est une provocation grossière. Il suffit de prendre le chiffre à Paris: 65.000 manifestants. Qui peut croire celà ? », a demandé Annick Coupé.

(Source : Reuters)