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France : débats sur une nouvelle loi antiterroriste, après une manif islamiste non-autorisée
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France : débats sur une nouvelle loi antiterroriste, après une manif islamiste non-autorisée
Après la manifestation islamiste non autorisée samedi devant l''''ambassade américaine à Paris, un débat s''est ouvert en France sur une nouvelle loi censée renforcer l''arsenal contre la radicalisation de certains jeunes Français.
Une enquête a été ouverte par le parquet de Paris après cette manifestation n''ayant fait ni blessé, ni dégâts. La droite a attaqué le gouvernement qu''elle accuse d''avoir manqué de prévoyance.
La présidente du Front national, Marine Le Pen, a jugé que l''événement marquait le début d''un processus d''"intimidation".
"C''est une démonstration de force des fondamentalistes islamiques, point, c''est une intimidation. Ces courants islamistes sont au pouvoir, ils sont au pouvoir grâce à nous, grâce aux Américains, grâce à la France. Et évidemment, ils ont sur nos sociétés occidentales un pouvoir considérable et à mon avis ces manifestations ne sont que le début de l''intimidation", a-t-elle dit sur RTL.
Comme dans plusieurs pays du monde arabo-musulman, cette manifestation faisait suite à la diffusion sur internet d''une vidéo islamophobe produite en Californie.
Tout en rejetant toute polémique, le ministre de l''Intérieur Manuel Valls a rappelé dimanche soir dans un communiqué qu''un projet de loi antiterroriste serait examiné fin septembre en conseil des ministres.
L''ancienne ministre UMP Valérie Pécresse a estimé sur Canal+ que cette procédure était nécessaire. "Aujourd''hui, c''est la République qui est en permanence testée par des groupes extrémistes qui ne partagent pas ses valeurs. Il faut être extrêmement ferme", a-t-elle dit.
Elle a estimé que le texte du nouveau gouvernement prenait le relais d''un projet envisagé à la fin du mandat de Nicolas Sarkozy, qui aurait permis de poursuivre des personnes parties s''entraîner à l''étranger auprès d''islamistes radicaux avant de revenir en France.
Liberté d’opinion
Ce projet faisait suite à la mort de Mohamed Merah. Ce jeune Français revenu d''Afghanistan en 2011, ayant échappé à la vigilance des services de renseignement, a abattu sept personnes en mars à Toulouse et Montauban en se réclamant d''Al Qaïda.
Valérie Pécresse pense que Manuel Valls agit sous la pression de la droite. "C''est parfait, ça prouve que François Fillon a bien fait de s''exprimer, car il y a tout de suite une réaction positive qui reprend ses propositions."
Le texte est par avance critiqué par certains juristes, puisque le fait d''aller s''entraîner dans un camp paramilitaire à l''étranger puis de revenir en France avec de possibles mauvaises intentions est déjà poursuivi dans le code pénal.
Plusieurs procès pour "participation à une association de malfaiteurs en vue de commettre un acte de terrorisme" ont été organisés concernant des filières de recrutement en France de "djihadistes" pour l''Afghanistan ou l''Irak.
Aller au-delà et punir ceux qui se rendraient dans des centres religieux radicaux mais s''en tiendraient à des échanges spirituels serait contestable au regard du principe de la liberté d''opinion, estiment des juristes.
Sur France 2, l''ancien Premier ministre Edouard Balladur est allé plus loin en estimant qu''il fallait réglementer les moyens de communication modernes, allusion apparente au réseau social Twitter, via lequel aurait été organisée la manifestation parisienne de samedi.
"Je crains la montée d''un usage excessif et immoral des moyens techniques modernes, je pense qu''il faudrait les réglementer. Quant a l''islamisme, je crois que c''est un des grands problèmes auquel nous, Européens et notamment de l''Ouest, allons être confrontés", a-t-il dit sur France 2.
Les organisations musulmanes françaises ont condamné la manifestation de samedi qui, ont-elles rappelé, n''a rassemblé que quelques centaines de personnes.
Dalil Boubakeur, recteur de la mosquée de Paris, a dénoncé sur France Inter lundi matin "les intégristes qui présentent l''islam d''une manière qui n''est pas authentique, mais violente et politique".
(Source : Reuters)
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