Publicité

France Marie, un jeune cadre mauricien engagé dans la lutte contre la famine en Afrique

11 septembre 2011, 00:00

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

France Marie, un jeune cadre mauricien engagé dans la lutte contre la famine en Afrique

Au milieu de toute la souffrance engendrée par la famine en Afrique vit un jeune Mauricien. France Marie travaille pour le géant américain de logiciels, Oracle, dans la capitale kenyane. Il  soutient à sa façon les familles africaines en subvenant à leurs besoins alimentaires urgentes.

Trois ans qu’il habite le Kenya et parcourt plusieurs pays d’Afrique de l’Est. France Marie est n’est pas un aventurier sur le continent africain, il est le ‘License Management Services Consultant’ d’Oracle (géant américain de logiciels). En poste à Nairobi, notre compatriote opère non seulement pour Oracle au Kenya, mais aussi pour le compte des 26 pays d’Afrique de l’Est.

Un défi, tout comme un rêve vécu, nous dit-il. Surtout sur un continent objet de  « tant de préjugés de part les médias qui nous en renvoient le plus souvent une image indigente et piètre », lâche-t-il.

Depuis peu, il a parallèlement accepté de prendre le leadership du comité Corporate Social Responsibility (CSR) du bureau régional d’Oracle au Kenya.

« A peine a-t-on démarré qu’on a été touché par la souffrance de la famine qui a affectée la Corne de l’Afrique y comprit le Kenya.  Notre première action a été de récolter des fonds, y comprit de nos collègues d’Oracle basés à Maurice, pour subvenir aux besoins alimentaires urgentes en soutenant quelques 1000 familles », raconte France Marie.

Ce comité CSR travaille également en étroite collaboration avec la Croix Rouge pour soutenir des initiatives à long terme. En outre, il signe des campagnes avec la collaboration d’une organisation non-gouvernementale (Ong) locale, pour donner aux jeunes délaissés de Kibera, l’un des plus grands bidonvilles d’Afrique, des sacs de Sukuma (sorte de brède). En sus, de les conscientiser  à des initiatives de base qui pourront les aider à assouvir leur faim et à développer des notions d’autosuffisance.

Le comité leur a également proposé de troquer le surplus de production entre eux pour les encourager dans de telles démarches du commerce équitable, à petite échelle.

« J’avoue encore apprendre et suis toujours surpris par ce vaste continent aux multiples facettes. Je tiens à préciser que l’Afrique n’est pas que famine mais offre une manne d’opportunités. Si je suis ici, il va de soi que le Kenya m’offre aussi un travail, une riche expérience, un certain statut et une qualité de vie difficile à trouver même dans les pays riches. Je suis d’avis que les Mauriciens sont mieux perçus et valorisés en Afrique que dans certains pays d’Europe ou ailleurs », lance-t-il.

Revenant sur son enfance dans les quartiers Commerson/La Croix à Curepipe, France Marie se rappelle surtout de ces moments marqués par un encadrement familial qui n’est toutefois pas donné à tous.

« J’ai grandi à Curepipe dans une famille où l’éducation était le maître mot. Il allait de soi car mon père, Jacques, était lui même maître d’école. Malgré cela, on passait beaucoup de notre temps dans la forêt, s’adonnant à la chasse et en même temps, à parfaire notre géographie avec mon père, mes sœurs, mon frère, mes cousins et sans oublier nos fidèles compagnons, nos chiens », raconte-t-il, un brin nostalgique.

Que des aventures qui selon France Marie évitaient aux jeunes de se tourner vers les « maux sordides affectant notre société contemporaine ».

Après ses études secondaires et sur les encouragements de sa sœur Doreen, notre jeune compatriote  opte pour un Brevet de technicien supérieur (B.T.S) proposé par la Chambre de Commerce et d’Industrie de Maurice (CCIM). Il y  décroche une bourse d’étude française.

Valenciennes, chez les Ch’tis, sera sa ville d’adoption pendant ses prochaines années d’études. Son incursion dans cette ville française, située dans le département du nord de la France, lui ouvre donc les portes d’une « enrichissante culture française et aussi d’un environnement cosmopolite avec l’avènement de l‘Europe Unis et l’Euro. Que des bons souvenirs », soutient notre interlocuteur.

Détenteur d’un titre de Maître Ingénieur en Sciences de gestion et d’un diplôme d’études supérieures spécialisées (DESS), France Marie effectuera alors plusieurs stages ou encore travaillera dans les grandes villes ou faubourgs d’Europe.

Après un bref passage à Maurice afin de faire valoir ses expériences acquises, la soif d’apprendre du jeune Mauricien le fera vite regagner l’Hexagone. Il y entame un Doctorat en Gestion et Finance à l’Université de Reims. « Pour moi, The Sky is the limit », explique France Marie.

Ses recherches qui touchent, en autres, les responsabilités sociétales et environnementales des multinationales, seraient une façon  pour lui d’apporter sa pierre aux causes environnementales  de la planète.

Aujourd’hui, loin d’abandonner ce projet, France Marie poursuit ses recherches pour sa thèse de doctorat qu’il soutiendra à l’Université de Maurice.

« Maurice faisant aussi partie de mes territoires, je compte donc apporter une certaine contribution à mon île », explique celui qui tient comme leitmotiv la fameuse citation de l’ancien président des Etats Unis, John Kennedy. Notamment, “Ask not what your country can do for you but what you can do for your country."

Le Mauricien est aussi d’avis qu’il faut savoir apprécier la valeur ajoutée que la diaspora apporte au pays. « Un peu comme Bruno Julie qui au delà de nous avoir rendus fiers d’être Mauricien, a placé Maurice sur l’échiquier international. Maurice doit pouvoir capturer, rapatrier, encourager et accompagner les investissements et ressources de sa diaspora ainsi que valoriser leurs expériences acquises tout en bénéficiant de leurs réseaux établis », avance celui qui dit éprouver régulièrement ce besoin de revenir dans son île natale pour s’y ressourcer et y retrouver sa mère, sa famille et ses camarades.

« Faisant partie de la diaspora mauricienne on peut effectivement être perçu comme des ambassadeurs en terme d’intelligence informationnelle, niches d’investissement et contribuer à porter haut l’image de Maurice afin d’aider à transformer ce point au milieu de l’océan Indien en une étoile éblouissante », conclut le Mauricien.