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G20 : Un sommet pour remettre la croissance mondiale sur les rails

24 septembre 2009, 00:00

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G20 : Un sommet pour remettre la croissance mondiale sur les rails

Un an après la faillite de Lehman Brothers, les pays du G20 se retrouvent jeudi et vendredi à Pittsburgh pour discuter des moyens de remettre la croissance mondiale sur les rails au sortir de la plus grave crise financière depuis les années 1930.

La réforme des institutions économiques internationales ainsi qu''''un renforcement de la régulation du système financier seront également au menu des discussions des dirigeants de ce forum regroupant pays développés et grandes économies émergentes qui se réunit pour la troisième fois depuis novembre dernier.

Hôtes du premier sommet à Washington, les Etats-Unis ont choisi cette fois Pittsburgh, une ville symbole en pleine renaissance économique après avoir failli sombrer avec la crise de l''acier, dont elle était la capitale américaine.

Si les deux premiers avaient été marqués par l''adoption de mesures d''urgence pour éviter la faillite des économies puis l''amorce d''un durcissement de la régulation financière, ce sommet devrait être consacré principalement aux moyens d''éviter une répétition de l''engrenage qui a mené à la crise.

Le débat sur la question tournera autour d''une proposition américaine de résorption des grands déséquilibres mondiaux qui passerait par une baisse des énormes excédents des grands exportateurs comme la Chine, invités à doper leur consommation intérieure, et une hausse du taux d''épargne dans les principales économies endettées, à commencer par celle des Etats-Unis.

La tâche s''annonce colossale quand on sait que la consommation des ménages chinois dépasse à peine un tiers du produit intérieur brut (PIB) du pays, contre près des trois-quarts aux Etats-Unis et en Grande-Bretagne au plus haut du dernier cycle économique.

Les écarts de taux d''épargne des ménages, environ 40% du revenu disponible en Chine et 32% en Inde contre 3,2% aux Etats-Unis, sont tout aussi éloquents.

Alors que l''on pouvait penser que les Chinois seraient réticents à l''idée de remettre en cause un modèle de croissance tirée par les exportations, leur première réaction a été plutôt positive sur la question d''une coordination internationale.

Mais Pékin a été plus réservé sur l''idée américaine d''un rôle spécifique du Fonds monétaire international (FMI) qui serait amené, dans un cadre d''"évaluation mutuelle", à émettre des recommandations tous les six mois en matière de rééquilibrage des politiques.

Partie visible de l’iceberg

"Il y a un assez large consensus pour que cette coordination s''appuie sur le FMI car une coordination purement intergouvernementale aurait peu de chance de marcher dans la durée", dit-on de source française.

De même source, on ajoute que ceci suppose aussi une réforme de la gouvernance du FMI, avec une répartition des quote-parts qui reflète mieux le poids des différentes économies, cette réforme étant réclamée en priorité par la Chine.

Autre grand pays exportateur, l''Allemagne a plutôt fraîchement accueilli l''idée d''un rééquilibrage de l''économie mondiale, estimant que le G20 devrait se concentrer sur la régulation des marchés financiers.

Les Européens affichent la même priorité, à commencer par la France, qui a joué un rôle moteur sur le sujet. "Des mesures fortes ont été annoncées à Londres (lors du deuxième sommet du G20 en avril) mais il y a le sentiment que les marchés repartent aujourd''hui comme avant et les gens en veulent pour preuve que nous assistons à un très fort rebond des bonus", déclare-on dans l''entourage de Nicolas Sarkozy.

A partir de là, on estime qu''il faut montrer que la feuille de route adoptée en avril sur des sujets comme l''harmonisation des normes comptables ou prudentielles dans la finance est "bien suivie" et aller plus loin sur d''autres.

Même si la lutte contre les paradis fiscaux a donné des résultats spectaculaires, les Européens veulent ainsi que des sanctions puissent être mises en oeuvre dès mars 2010 contre les derniers récalcitrants et que les règles de transparence exigées sur les questions fiscales soient étendues à la lutte contre le blanchiment ou contre les délits d''initiés.

Reste la question des bonus des traders, très symbolique parce que "c''est quand même la partie visible de l''iceberg", selon les mots de Nicolas Sarkozy. Si les Européens ont réussi à faire partager la nécessité de les encadrer, leur souhait de les voir plafonnés fait encore débat.

Les moyens financiers à consacrer à la lutte contre les changements climatiques, notamment pour aider les pays les plus pauvres, seront également évoqués à Pittsburgh.

Greenpeace s''est invité à la manifestation en déployant une banderole sur l''un des ponts de la ville où l''on peut lire : "Danger : destruction du climat à venir. Réduisons les émissions de CO2 maintenant".

(Source : Reuters)