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Grande-Bretagne : La menace d''une troisième récession se précise

25 janvier 2013, 00:00

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Grande-Bretagne : La menace d''une troisième récession se précise

La chute de la production en mer du Nord, le ralentissement dans l''''industrie et le contrecoup des Jeux Olympiques ont eu pour effet une contraction plus marquée qu''attendu de l''économie britannique au quatrième trimestre, qui la rapproche de sa troisième récession en quatre ans.

Le produit intérieur brut (PIB) a reculé de 0,3% sur la période octobre-décembre selon la première estimation publiée par l''Office national de la statistique (ONS), alors que les économistes interrogés par Reuters prévoyaient en moyenne un recul limité à 0,1%.

Sur juillet-septembre, le PIB avait augmenté de 0,9%, bénéficiant entre autres de l''impact des Jeux olympiques de Londres.
Le chiffre du quatrième trimestre est un coup dur pour le gouvernement de David Cameron, qui peine déjà à justifier la poursuite de la politique d''austérité budgétaire privilégiée par son gouvernement, accusée de freiner la reprise.

S''exprimant peu après la publication des chiffres de l''ONS, le ministre des Finances George Osborne a jugé que la baisse du PIB illustrait des problèmes réels, comme la faiblesse de la demande dans la zone euro, mais il a exclu toute inflexion de la politique gouvernementale.

"Nous pouvons fuir ces problèmes ou nous y attaquer", a-t-il dit à des journalistes à Davos. "Je suis déterminé à m''y attaquer afin que nous puissions continuer à créer des emplois."

La baisse du PIB accroît également le risque d''une perte du "triple A" britannique, jugé de plus en plus menacé.
La livre sterling est tombée à son plus bas niveau depuis cinq mois face au dollar et depuis plus d''un an face à l''euro après la publication des chiffres du PIB.

DÉBUT D''ANNÉE DIFFICILE
"C''est un résultat très décevant", a jugé Philip Shaw, économiste d''Investec. "Les marchés savent que ces chiffres peuvent être révisés (...) mais il est clair qu''en attendant, les commentaires vont se concentrer sur la possibilité d''une troisième récession."

L''économie britannique accuse aujourd''hui un tassement de 3,3% par rapport à son pic du premier trimestre 2008 et elle n''a regagné que la moitié du terrain perdu pendant la crise financière, une performance pire que celle d''autres grandes économies développées.

Au quatrième trimestre, la production du secteur des mines et de l''énergie a chuté de 10,2%, sa plus forte baisse depuis le début de la série statistique en 1997, ce qui s''explique par les problèmes de production de plusieurs champs pétroliers et gaziers en mer du Nord. A lui seul, ce facteur a amputé le PIB de 0,18 point.

La production industrielle a parallèlement diminué de 1,8%.

Le premier trimestre 2013, lui, s''annonce déjà difficile, en partie à cause de facteurs exceptionnels comme la neige qui a ralenti l''activité ces dernières semaines, comme l''a déjà confirmé vendredi le groupe de distribution John Lewis.

Le gouverneur de la Banque d''Angleterre Mervyn King ne s''attend qu''à une "légère reprise" cette année et le Fonds monétaire international (FMI) a légèrement réduit cette semaine sa prévision de croissance 2013, à 1,0% contre 1,1% prévu en octobre.

"La Banque d''Angleterre prévoyait un retour à la croissance au premier trimestre et cette prévision va probablement être déçue", souligne Rob Wood, économiste de Berenberg Bank.

L''enjeu est important pour la coalition gouvernementale qui réunit les conservateurs et les libéraux-démocrates, dont le bilan économique risque de peser lourd dans le jugement des électeurs lors des prochaines élections, prévues en 2015.