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Hôpital Jeetoo : Un incident remet sur le tapis la stigmatisation des personnes séropositives

19 août 2010, 00:00

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Hôpital Jeetoo : Un incident remet sur le tapis la stigmatisation des personnes séropositives

<STRONG>Une patiente admise à l’hôpital Jeetoo se plaint d’avoir été stigmatisée par un médecin qui pensait qu’elle était séropositive. Cet incident suscite une polémique autour de l’attitude du personnel soignant à l’égard des personnes vivant avec le VIH (PVVIH).</STRONG> <BR><BR>Un incident impliquant un médecin et une patiente à l’hôpital Jeetoo suscite une polémique autour de la pratique d’abriter dans un même bâtiment, un dispensaire, un lieu pour la distribution de méthadone aux toxicomanes et un centre pour des soins aux personnes vivant avec le VIH (PVVIH). Le Dr France Bouloux Area Health Centre, à Cassis dans la banlieue de Port-Louis est en un exemple<BR><BR>Admise à l’hôpital Jeetoo, à Port-Louis, une habitante de Cité Valeejee a s’est sentie offensée, le mercredi 18 août, par l’attitude envers elle d’un médecin de service. Ce dernier a présumé que la patiente était séropositive, tout simplement, parce qu’elle recevait régulièrement des soins au Dr France Bouloux Area Health Centre. <BR><BR>La patiente âgée de 57 ans, avait été référée à l’hôpital Jeetoo par son médecin, qui avait diagnostiqué qu’elle souffrait&nbsp d’anémie. L’habitante de Cité Valijee affirme que le lendemain de son hospitalisation, un médecin qui effectuait sa tournée dans la salle lui a lancé plusieurs questions d’une manière pas très discrète et sur un ton qu’elle n’a pas apprécié. «<EM>Il m’a demandé ‘Vous suivez un traitement à Bouloux ?’ Je lui ai répondu ‘oui’. Sa prochaine question était ‘Diabète ?», à laquelle j’ai aussi répondu ‘oui’. Puis, il a lancé ‘Séropositive ?’. Je lui ai dit ‘non’ Ensuite, il s’en est allé</EM>», poursuit-elle.<BR><BR>Suite à cet «<EM>interrogatoire</EM>» qu’elle estime brutal, la quinquagénaire s’interroge sur la façon dont elle aurait été traitée si elle était séropositive. Elle s’est plainte auprès d’un haut fonctionnaire du ministère de la Santé. Elle a, par la suite, reçu les excuses du surintendant de l’établissement hospitalier et du médecin fautif. Interrogé sur cette affaire, ce dernier déclare : «<EM>je ne lui ai rien dit de mal, je lui ai posé des questions en tant que médecin, je ne comprends pas toute cette polémique</EM>».&nbsp <BR><BR>Nicolas Ritter, directeur de Prévention Information Lutte contre le Sida (PILS) déplore l’attitude du médecin et regrette la discrimination à l’égard des PVVIH.&nbsp «<EM>Dans ce cas, il s’agit d’une personne qui n’est même pas atteinte du virus du sida, une personne qui se sent discriminée par présomption de séropositivité par rapport au fait qu’elle fasse ses soins dans un dispensaire où sont aussi traitées des personnes vivant avec le VIH (PVVIH</EM>)», commente-t-il<BR><BR>Nicolas Ritter ajoute que «<EM>Ce sont malheureusement des incidents qui arrivent souvent et contre lesquels nous nous battons depuis 15 ans. Aujourd’hui, la plupart des cas de discriminations contre les PVVIH ont lieu dans le secteur hospitalier. Ce n’est pas nouveau et ce n’est pas propre à Maurice. C’est lié à l’ignorance, la peur et aux représentations sociales de la maladie. Mais c’est extrêmement choquant que le personnel soignant réagisse primairement face au VIH</EM>», ajoute-t-il.<BR><BR>Le directeur de Pils souligne que des formations sont effectuées pour sensibiliser le personnel soignant également et faire reculer les discriminations. «<EM>Le HIV Act permet aux personnes qui se sentent discriminées par rapport au VIH de porter plainte</EM>», fait-il aussi ressortir.<BR><BR>Un membre de l’Aids Unit confirme que des formations sont dispensés, chaque mois, à des groupes de médecins, infirmiers, ambulanciers, entre autres. Des formations pour expliquer ce qu’est le VIH, les modes de transmission, le traitement spécifique pour les femmes enceintes, et les dispositions du HIV Act. «<EM>Mais nous n’avons pas encore touché tout le personnel soignant. Et nous ne pouvons pas, du jour au lendemain, changer la mentalité de tout le monde», </EM>précise-t-il.<BR><BR>De son côté, le Dr Keshaw Deepchand, Registrar du Medical Council, rappelle que <EM>«tous les médecins doivent respecter le secret professionnel et maintenir la confidentialité</EM>». <BR><BR>Si pour certains, cette nouvelle affaire suggère une fois de plus qu’il est grand temps qu’un centre spécialisé soit crée pour traiter uniquement les séropositifs. Pour d’autres, cela ne contribuerait qu’à exclure et stigmatiser davantage ces personnes. <BR>

La Rdaction.