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Homo mobilus

27 février 2013, 00:00

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Saurons-nous articuler mobilité, espace, qualité de vie et valeur foncière ? Plutôt que d’affecter quelque Rs 20 milliards pour faire passer un train sur un tracé difficile, dans une région densément bâtie, produisant davantage de concentration, ne serait-il pas plus astucieux d’opter pour un éclatement ? Il s’agirait d’utiliser la voie ferroviaire pour conduire des passagers, vite, à des zones encore protégées où seraient amenagés habitat, espace de travail, équipements de sports et de loisirs. Des terrains aujourd’hui moins coûteux parce qu’inaccessibles, demain valorisés parce que reliés au rail. <BR><BR>Nous n’avons plus beaucoup de possibilités d’agir positivement sur l’espace que nous offre notre île. S’il existe encore certains petits villages charmants - on pense à Espérance-Trébuchet, à Argy, à Arsenal, à Congomah -, nos villes et nos gros villages étouffent sous le poids d’un développement trop rapide et, surtout, mal pensé, l’esthétique n’y étant plus une préoccupation, l’harmonie un très vieux souvenir. A côté de ces villes qui échappent à toute maîtrise, des propriétaires terriens convertissent d’anciennes surfaces sous canne en projets résidentiels pour acheteurs fortunés. Même là, si les occupants peuvent se dire satisfaits du confort, du calme et de la beauté, ce n’est pas dans ce type de hameaux luxueux qu’apparaîtront les dynamiques innovantes caractéristiques des villes. Est-ce dans le triangle d’Ebène que cela se manifestera ? Peut-on encore tenter de faire de l’espace qui reste l’allié d’un projet national de montée en gamme ? <BR><BR>Outre les divers dysfonctionnements de nos zones habitées ou de nos espaces de travail - comme le révèlent, entre autres, les grosses pluies -, nous avons permis que se développe un fort inquiétant marquage ethnique de l’espace. Cela a, entre autres, pour conséquence que des milliers d’enfants mauriciens sont scolarisés tout en étant privés de l’expérience de la diversité. Une réappropriation citoyenne de l’espace, de ce qui nous reste d’espace, est une priorité. On pourrait imaginer, disons, huit pôles de création intensive de valeur, éloignés physiquement de nos actuelles concentrations dysfonctionnelles mais rapprochés des centres de vie par le service ferroviaire. <BR><BR>Ecoles de haut niveau - le service public en est capable -, antennes de l’université, concentration, pour le travail, sur des secteurs tels que le développement informatique, le multimédia, la biologie marine, les nanotechnologies, les services, etc. <BR>Il s’agit d’offrir à Maurice la chance - la dernière qui lui reste, peut-être - d’un saut qualitatif. C’est autre chose que de se soucier uniquement d’amener des passagers un peu plus vite à Port-Louis, vers la chaleur, la pollution et l’encombrement. <BR>