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Idah Thong-Urmo : Une Mauricienne au chevet des réfugiés en Norvège
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Idah Thong-Urmo : Une Mauricienne au chevet des réfugiés en Norvège
Idah Thong-Urmo est une Mauricienne habitant la Norvège. Ses expériences de la vie l’ont amenée à travailler dans des camps de refugiés en Norvège, où elle leur apporte un soutien psychologique.
Loin de son île natale, cette compatriote côtoie des gens de la Tchétchénie, de la Somalie, de l’Eritrée, de l’Iran, de l’Irak, de la Palestine ou encore du Sri Lanka. Elle, c’est Fhirdorsh Idah Thong-Urmo. Idah, un prénom que ses parents lui ont attribuée car elle est née le jour de la fête d’Eid, en 1986.
Né d’un père converti à l’Islam, avec un grand-père d''''origine chinoise, la jeune femme est originaire de Cassis est mariée à un Norvégien depuis 4 ans. Après les centres d’appels à Maurice, c’est dans un camp de refugiés que cette ancienne élève des collèges Renganaden Seeneevassen SSS et Gaëtan Raynal a pris de l’emploi dans son pays adoptif. Ce, suite à une série de circonstances de la vie. Notamment le décès soudain de sa mère, partie à 46 ans, qui viendra troubler la joie et la raison de vivre de notre compatriote.
« A la mort de ma mère, les choses ont changé car je n''arrivais pas à accepter cette perte subite. En même temps, je devais faire face aux conflits familiaux, avec un frère vagabond. Fort heureusement, j’ai pu bénéficier du soutien des connaissances que j’ai faites en Norvège et qui m’ont aidée à me ressaisir et à reprendre ma vie en main », confie Idah.
Cette étape d’éveil lui a fait reprendre goût à la vie. Elle se mettra à étudier les comportements des gens de son entourage, leur perception, leur réaction face à certaines circonstances. Sa vie prendra alors une nouvelle tournure. Elle travaillera en tant qu’Environment worker avec la ‘Norwegian People''s Aid’, une organisation non-gouvernementale (ONG) à Asker, en Norvège.
« Ca n''a duré qu’un seul jour car le lendemain, j’ai été convoquée par ma patronne de l’époque qui m’a dit que ce titre ne m''allait pas car je suis arrivée à me surpasser en une seule journée. Du coup, je suis devenue responsable et chargée de toutes les activités du centre », soutient-elle.
Dès lors, c’est Idah qui s’occupe d’aller chercher les refugiés dans leurs chambres pour qu’ils puissent bénéficier des services de soutien psychologique. Elle travaillait surtout avec l''art expressif et l’écrit.
« On discutait beaucoup sur les bienfaits de la pensée positive. Je les aidais à reprendre confiance en eux, à s’armer de leur potentiel et à s’entraider, de façon constructive », raconte celle qui dit avoir la chance d’avoir pris naissance dans une famille avec plusieurs religions et croyances.
Cependant, comme elle travaillait dans un camp de transit, elle a côtoyé des personnes qui ne restaient que quelques semaines avant d’être transférées dans d’autres camps.
« Ca me faisait de la peine d’un côté mais d’un autre, quand ils reprenaient contact avec moi et me disaient qu’ils poursuivaient leur traitement dans leur nouveau camp, j’étais contente », ajoute Idah.
Son leitmotiv avec les réfugiés : carpe diem. En l’occurrence,  l’expression latine qui signifie « Cueille le jour présent sans te soucier du lendemain ». D’où la création d’un profil portant ce même nom sur Facebook et destiné à ces réfugiés. Ces derniers  y partagent leur vécu en vue d’inspirer les personnes qui vivent le même sort qu’eux.
Par la suite, Idah ne tardera pas à aller travailler pour le compte de la Refugee Foundation, un camp décentralisé où des réfugiés passent de deux à dix ans de leur vie.
« L’opportunité de faire ce que j’avais toujours voulu faire se présentait à moi, notamment explorer davantage les droits humains, la loi et les politiques de la Norvège car le travail se faisait directement avec le Norweigian Directorate of Immigration et l’organisation internationale pour les migrations », explique-t-elle.
Son métier au camp des réfugiés consiste à tenir des ateliers de travail avec divers thématiques, comme la gestion de conflits. En même temps, elle ne cesse de valoriser le multiculturalisme de Maurice en Norvège.
Elle se rappelle de cette mésaventure un an après son arrivée là-bas. Un conflit entre un collègue du Kurdistan et elle-même, à cause de certaines « divergences d’opinions ».
« Nous n''avons pas vraiment réagi de la manière la plus positive et constructive, mais à travers ce conflit, j''ai beaucoup appris sur moi. Avec trois autres collègues, nous avons pris un cours de gestion de conflits et de médiation », confie-t-elle.
Son rêve, c’est de concrétiser un projet ici dans son île natale. A savoir, lancer une thérapie sur la valorisation des cultures en se focalisant sur l’aspect positif des choses comme elle a appris dans le ‘gestalt’, qui est une forme de psychologie humanitaire, existentialiste et psythérapie phénoménologique. Un projet qu’elle rêve d’ailleurs de concrétiser dans d’autres pays africains.
Son but, c’est de valoriser les bienfaits de la pensée positive à Maurice, valoriser la médiation comme une technique pour aider les gens à gérer leurs conflits, tout en réunissant différentes religions et croyances.
En juin dernier, elle a créé l’Intervention Mediation Ltd ainsi que son entreprise  portant le nom d’Idah Gesttalterapeut.
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