Publicité

Inondations en Australie : Les Mauriciens inquiets guettent la montée des eaux

7 janvier 2011, 00:00

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

Inondations en Australie : Les Mauriciens inquiets guettent la montée des eaux

Les Mauriciens installés dans l’île continent sont sur le qui-vive. Les inondations ne cessent pas dans l’état du Queensland et dans la petite banlieue de Bray Park, Ils guettent la montée des eaux.

Rosemay Smith est à l’affut des dernières infos. Cette mauricienne installée depuis 1991 à Bray Park, une banlieue située au nord de Brisbane, la capitale de l’Etat du Queensland en Australie, suit à la minute près les dernières nouvelles des graves inondations que connaît Rockhampton.

Cette ville comptant quelques 60 827 habitants et qui se trouve à treize heures de voiture de sa résidence, est victime d’une catastrophe naturelle sans précédent depuis début décembre.

« Ici à Bray Park, la pluie continue à tomber. Mais la situation est tout autre à Rockhampton, qui est isolée complètement. La rivière est arrivée à 9.4 mètres et ici on compare son niveau d’eau à six fois celui de la mer dans le  port de Sydney. Les gens ne veulent pas quitter leur maison, avec les serpents et les crocodiles dans l’eau », raconte Rosemay.

Cette mauricienne originaire de Port-Louis et mère de trois enfants ainsi que ses sept petits enfants, sont établis en Australie depuis des années. Ils sont attristés par ces débordements. Rosemay Smith pense que c’est possible que des Mauriciens habitent au coeur de la zone sinistrée,  au centre du Queensland. « Les mauriciens sont éparpillés à Queensland, avec quelques-uns à Gladstone, Gold Coast, Sunshine Coast, Cairns, Bray Park. Il y a surtout des étudiants dans la cité de Brisbane », dit-elle. 

Heureusement pour Rosemay, la région où elle réside n’a pas été aussi atteint que Rockhampton. « Bien que nous ayons aussi beaucoup de pluie depuis plusieurs jours, les activités ne sont nullement perturbées là où je vis », explique-t-elle.

Toujours selon notre compatriote, l’aéroport de Rockhampton, submergé est fermé depuis quatre jours. Les maisons sont inondées et cette région est contrôlée par des policiers en barque.

« Les victimes de ces crues sont accueillies dans des centres où les produits alimentaires sont acheminés par hélicoptère. Le maire a même dis que si les gens ne vont pas dans ces centres ou retournent dans leurs maisons, ils n’auront pas de vivres car il y a un grave manque d’effectifs pour faire le va-et-vient »,  ajoute-elle, la voix cassée d’émotion.

Clancy Philippe, un autre mauricien établi en Australie depuis 1982, a lancé un appel de solidarité à ses compatriotes sur sa mailing list pour aider les victimes de ces crues. Clancy Philippe est également le fondateur du site Mauritian-Australian Connection http://www.cjp.net et dispose d’une mailing list – regroupant de nombreuses personnes de Maurice et d’Australie.

Par ailleurs, Rohan Sookhee ainsi que bon nombre de ses camarades mauriciens qui étudient à l’université de Brisbane, vivent cette catastrophe ici à Maurice. En effet, ils ont  quitté l’Australie vers la mi-novembre pour leurs vacances de fin d’année.

« Même si les inondations se passent au nord de Queensland, nous sommes tristes de cette perturbation et nous suivons la situation à la télévision et via internet », dit ce jeune mauricien de Rose-Hill.

Pour sa part, Mirella Chauvin,  Haut-Commissaire de Maurice en Australie déclare suivre cette affaire attentivement. Selon ses renseignements glanés auprès d’Eric Quevauvilliers, le consul honoraire de Maurice à Queensland, avec qui elle est en contact permanent, les Mauriciens vivant dans cette partie de Queensland, sont à l’abri.

«  A Canberra où je me trouve, tout va pour le mieux et je vais veiller  à ce que tout se passe bien pour la communauté mauricienne », a-t-elle avancé.

Pour rappel, Queensland, le deuxième plus grand Etat de l’Australie, est toujours sous les eaux. La région a été déclarée en situation de catastrophe naturelle. Près de dix-sept rivières ont quitté leurs lits. Ces inondations sans précédent s’étendent désormais à une quarantaine de villes et menacent la Grande Barrière de corail.

Les services de secours craignent que le niveau des eaux reste élevé pendant longtemps et ne favorise la prolifération des moustiques porteurs de maladies. Les habitants ont également été mis en garde contre les serpents venimeux et les crocodiles.

La Croix-Rouge locale s’est mobilisée et a mis en place, sur son site, un service de recherche permettant aux sinistrés de renouer contact avec leurs proches.