Publicité
Italie : Le parquet réclame un procès immédiat pour Silvio Berlusconi
Par
Partager cet article
Italie : Le parquet réclame un procès immédiat pour Silvio Berlusconi
Le parquet de Milan a réclamé mercredi la comparution immédiate de Silvio Berlusconi devant un tribunal pour des soupçons de relations sexuelles avec une prostituée mineure au moment des faits et d''''abus de pouvoir.
Cette requête du procureur en chef milanais, Edmondo Bruti Liberati, annoncée dans un communiqué laconique, signifie que le parquet pense disposer de suffisamment de preuves pour éviter une audience préliminaire.
La juge d''instruction Cristina Di Censo doit désormais se prononcer sur cette demande dans un délai de cinq jours renouvelable. Si la demande du parquet est acceptée, un procès pourrait débuter dans quelques mois.
Silvio Berlusconi, dont le gouvernement ne tient qu''à un fil au parlement, dément toutes les accusations. Il dénonce des manoeuvres politiques de la part de juges de gauche.
La requête du parquet, dévoilée alors que le président du Conseil présentait à Rome un plan de relance économique, risque d''enclencher une longue bataille judiciaire, les avocats du "Cavaliere" jugeant inconstitutionnelle la démarche des procureurs milanais.
Ces derniers affirment que Silvio Berlusconi, 74 ans, a eu des relations sexuelles tarifées avec une jeune danseuse marocaine, Karima el Mahroug, alors qu''elle n''avait pas 18 ans, l''âge légal minimum de la prostitution en Italie.
Le parquet accuse le président du Conseil d''avoir en outre exercé des pressions sur des policiers milanais afin qu''ils relâchent la jeune femme, surnommée Ruby, arrêtée pour vol.
L''abus de pouvoir est passible de 12 ans d''emprisonnement tandis qu''une relation sexuelle avec une prostituée mineure peut être punie de trois ans de prison.
Silvio Berlusconi a reconnu avoir téléphoné au commissariat pour défendre "Ruby" car on lui avait dit qu''il s''agissait d''une nièce du président égyptien Hosni Moubarak. Ses avocats assurent qu''il a cherché ainsi à éviter une crise diplomatique.
Climat pesant
Le président du Conseil a jusqu''à présent refusé de répondre aux questions des enquêteurs dans cette affaire.
Mercredi, il a jugé "écoeurantes et honteuses" les accusations à son encontre. Il a accusé le parquet milanais de poursuivre des "objectifs subversifs".
"Ces pratiques sont contraires à la loi, elles vont à l''encontre du parlement", a-t-il dit à la presse, en menaçant de poursuivre en justice l''Etat italien.
Le président du Conseil ne dispose plus d''une majorité stable à la Chambre des députés depuis sa rupture l''été dernier avec Gianfranco Fini, avec lequel il avait fondé le Peuple de la Liberté.
Silvio Berlusconi a annoncé mercredi que son gouvernement solliciterait la confiance du parlement au sujet de la réforme fiscale.
D''après les sondages, le scandale "Ruby" nuit au président du Conseil, sans toutefois le condamner. Une étude publiée lundi dans le Corriere della Sera montre que 34% des Italiens pensent que Silvio Berlusconi doit rester à la tête du gouvernement.
La plupart des sondages montrent cependant que sa coalition conservatrice remporterait à nouveau des élections si l''opposition ne parvient pas à s''unir.
Le climat politique reste toutefois pesant en Italie.
Des extraits d''enregistrements sonores issus de l''enquête ne cessent d''être divulgués dans la presse. Il y est question d''argent, de sexe et de cadeaux que de jeunes femmes ambitieuses recevraient en échange de leur participation à des fêtes dans une des résidences de Silvio Berlusconi.
Les journaux font état mercredi de SMS, issus d''une enquête distincte menée par le parquet de Naples, qui permettent d''allonger la liste des jeunes femmes qui auraient été en relation avec le "Cavaliere".
Silvio Berlusconi risque en outre une relance prochaine de trois procès pour corruption et fraude fiscale après la levée par la Cour constitutionnelle italienne de l''immunité automatique accordée aux ministres.
(Source : Reuters)
 
Publicité
Les plus récents