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Jean Bruneau (prisons) : la méthadone pour les détenus facilite la lutte contre le VIH
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Jean Bruneau (prisons) : la méthadone pour les détenus facilite la lutte contre le VIH
Selon le commissaire des prisons, vu qu’un pourcentage élevé du virus VIH se transmet à travers les seringues infectées, le recours au traitement de substitution pour les détenus est essentiel.
Concrètement, comment est pris en charge un détenu atteint du VIH ?
Les statistiques montrent que neuf sur dix personnes atteintes du VIH admises à la prison ont abandonné leur traitement anti rétroviral. Ces faits sont révélés lors de l’entretien auquel sont soumises toutes les personnes référées à nos institutions pénitentiaires. Ils sont référés au médecin de la prison qui, après examen, les confie à son collègue spécialiste VIH. Ce dernier leur prescrit à nouveau les médicaments et traitement appropriés.
Le malade atteint du VIH est pris en charge durant sa période de détention par une unité spéciale, La Dynamic Security Support Unit composée d’officiers et d’infirmiers de la prison formés pour les encadrer. Ils sont aidés par des psychologues mis à notre disposition par des ONG. La prise en charge est totale.
Quelles mesures vont être prises pour lutter contre la prolifération du VIH en milieu carcéral ?
La prison a développé un plan d’action avec une stratégie bien définie pour lutter contre la prolifération du VIH. Il y a le dépistage à l’entrée, à la sortie et des tests systématiques pendant le séjour du détenu de même que des conseils et des campagnes soutenues de sensibilisation et d’information pour les détenus. Les officiers les encadrent et les guident à travers des causeries ou la distribution de brochures. Certains détenus atteints, qui se sont pris en charge à travers ce programme, agissent comme peer support. Comme il est établi qu’un pourcentage élevé du virus se transmet à travers les seringues infectées, la prison facilite le traitement de substitution qu’est la méthadone.
Envisagez-vous des collaborations avec des Ong telles que PILS pour vous aider à prendre en charge les détenus infectés ?
Nous dépendons beaucoup de l’Ong PILS pour son expertise ainsi que la contribution d’autres Ong dans notre combat contre le VIH. Ces organisations ont l’avantage d’avoir travaillé avec certains détenus bien avant leur incarcération. Ils aident dans la formation de nos officiers ainsi que nos détenus affectés qui prennent en charge d’autres prisonniers atteints du virus afin de s’assurer qu’ils suivent le traitement et remontent la pente.
Les détenus atteints du VIH sont-ils encadrés à leur sortie de prison, pour éviter qu’ils contaminent d’autres personnes ?
La prise en charge des détenus affectés à leur libération est assurée essentiellement par les Ong qui collaborent avec nous pendant qu’ils sont en détention. Il y a aussi le ministère de la Santé qui nous soutient, à travers son programme de réduction des risques tels le traitement de substitution la méthadone, l’échange de seringues, la distribution des condoms etc. Les autorités de la prison contribuent en sensibilisant les détenus sur ces facilités offertes au cours d’un programme intitulé Pre Release Scheme. Tous nos partenaires — services gouvernementaux, Ong, religieux etc — s’y retrouvent pour planifier leurs sorties. Il est bon de rappeler que les autorités pénitentiaires à Maurice, dont les officiers de la prison et le personnel hospitalier, travaillent sur un plan d’action défini pour juguler la pandémie du VIH/SIDA chez nous. A ce jour, 795 de nos détenus soit environ 30 % de notre population carcérale est concernée.
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