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Jean-Luc Mootoosamy : de Radio One aux radios de l’ONU
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Jean-Luc Mootoosamy : de Radio One aux radios de l’ONU
Le journaliste mauricien, Jean-Luc Mootoosamy, premier chef d''édition de Radio One est aujourd’hui le Project manager de Radio Miraya, un partenariat entre la Fondation Hirondelle – ONG pour laquelle il travaille depuis 2004 – et la Mission de l’Organisation des Nations Unies au Sud Soudan. La Fondation Hirondelle crée ou soutient des médias dans des situations de conflit ou post-conflit.
Après une première expérience de deux ans en République Démocratique du Congo à Radio Okapi, plus importante opération radio de l’ONU (également en partenariat avec la Fondation Hirondelle), Jean-Luc Mootoosamy est maintenant chargé de la stratégie de Radio Miraya et la mise en œuvre de ce projet radio sur le plan des contenus (news et programmes), le recrutement des expatriés et la recherche de fonds.
L’expérience acquise par ce journaliste de 38 ans lui permet aujourd’hui de mieux comprendre et soutenir le quotidien des confrères sud Soudanais employés de Radio Miraya. Leur responsabilité est lourde car cette radio a pour objectif de suivre la mise en œuvre de l’accord de paix entre Soudan et Sud Soudan. Les journalistes doivent aussi informer chaque jour des millions d’auditeurs dans un contexte sécuritaire dur. « Les journalistes sont menacés de mort. Certains y ont même laissé la vie. La sécurité est une prépccupation quotidienne », affirme notre compatriote.
L’autre défi que doit relever Radio Miraya est la multiplicité de langues locales au Sud Soudan. La radio émet en anglais et en Arabe de Juba, la capitale du Sud Soudan) mais pour toucher toute le plus grand nombre de sud soudanais, spécialement en période électorale, il faut aussi pouvoir utiliser plusieurs langues. La formation des journalistes et présentateurs commence depuis leur recrutement et se poursuit régulièrement.
« Nous avons appris à nous adapter au niveau des journalistes avec cependant le souci d’offrir le plus possible des opportunités de formation. Difficile aussi detrouver des gens passionnés pour la radio qui correspondent à nos attentes et qui respectent les règles journalistiques de base », poursuit-il.
Jean-Luc, qui vit en Suisse avec sa petite famille voyage quatre fois l’an au Sud Soudan, pour des missions ponctuelles ou pour rencontrer des donateurs. « Quand je suis en Suisse j’ai souvent la tête à des milliers de kilomètres et quand je suis à Juba, je pense à la Suisse. « Mais il faut gérer l’éloignement régulier de la famille. Ce n’est pas évident mais c’est cela mon métier », dit-il. Autre élément à gérer, l’écart en matière de développement entre la Suisse et Le Sud-Soudan, plus jeune pays indépendant au monde depuis juillet 2011. Un choc à chaque déplacement.
Cet ancien élève du Royal de Port-Louis a quitté Maurice à la fin de 2003. Avant son départ, il a travaillé à L’express, Le Mauricien, puis à Radio One, en tant que Chef d’édition.
En Suisse, il a dû attendre un an  avant de trouver un emploi. C’est la Fondation Hirondelle qui lui ouvre ses portes en 2004 comme formateur à Radio Okapi. Une « expérience inoubliable » pour ce journaliste qui a découvert la radio à l’âge de 13 ans. « A 13 ans, j’avais choisi de visiter la Mauritius Broadcasting Corporation dans le cadre d’un project work. A cet âge, la radio et la télévision fascinent. Marie Michèle Etienne m’a permis d’animer chaque semaine l’émission jeunesse Latitude 21. Une fois cette découverte faite, je ne me voyais pas faire un autre métier », affirme-t-il. Naturellement, après ses études secondaires, il opte pour des études journalistiques lorsqu’il obtient une bourse d’études à Lyon en France
En France, alterne entre études et travail dans des studios de radio. Il passait de la technique, le standard, au traitement d’information. « Pour moi, il n’y a pas de petits métiers dans une radio. Tout est important », poursuit-il. L’université a aiguisé sa curiosité, la formation qu’il reçoit en contact avec ses collègues journalistes complète ce qu’il a appris. Le métier lui a offert de belles rencontres. « C’est ce que je préfère d’ailleurs. Partager des moments avec les gens simples », ajoute-t-il.
Bien qu’étant loin de son île natale, le Mauricien garde un œil sur ce qui fait l’actualité ici. Il a suivi les scandales qui ont éclaté. « C’est un peu comme ces feuilletons américains qu’on peut prendre en cours à n’importe quel moment et il n’y a pas de grand changement. Le mauve se mélange à l’orange en attendant de se frotter au rouge… C’est désolant », dit-il.
Il y a quand même de belles choses à Maurice. Jean-Luc se réfère là aux élans de solidarité des Mauriciens, à la créativité et aux projets sociaux. Bien qu’étant de ceux qui aiment tenir leur journal entre les mains, il avoue que l’avenir se trouve dans le journalisme en ligne.
 Son cœur reste profondément ancré dans son île natale, ainsi qu’au pays où il a choisi de vivre maintenant sa vie et à celui qu’il découvre chaque jour grâce à son métier.
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