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Joseph Cardella: «Les résolutions sont bonnes pour soi, et parfois, pour les autres aussi »

29 décembre 2011, 11:57

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? Bien qu’on lui prête une origine occidentale, d’où provient ce concept de résolution, soit de prendre des décisions en vue de changer certains aspects de sa vie ?

L’idée – et les pratiques qui vont avec – de commencer quelque chose de nouveau avec une nouvelle année qui débute est très ancienne et existe un peu partout. Elle est peut-être occidentale dans le sens où le calendrier grégorien (actuel) a vu le jour en Europe il y a 400 ans. Il est vrai qu’on trouve plus ce genre de pratiques culturelles en Occident, toutefois amplifié par les médias qui lui donnent davantage d’importance qu’il n’en a. En fait, d’aucuns prennent des résolutions à divers moments de la vie (mariage, mort d’un proche, accident, crise à certains âges, etc.).

? L’homme ressent le besoin de prendre de «bonnes» résolutions. Qu’ont-elles de «bon» justement et le sont-elles pour soi ou pour les autres ?

D’abord le mot «bonnes», dans «bonnes résolutions», est en trop car les résolutions que l’on prend sont toujours bonnes, du moins du point de vue de celle ou celui qui les prend. En règle générale, elles sont bonnes pour soi et parfois pour les autres aussi. Très souvent, ce type de pratiques concerne soi-même et par ricochet, les autres.

? Pourquoi rattacher ces résolutions à une date, en particulier le 1er janvier ? Y a-t-il une symbolique ?

La symbolique est forte étant donné que dans toutes les civilisations depuis l’Antiquité, quelque chose de nouveau qui commence doit amener un changement cosmique. Il suffi t de voir les calendriers qui ont tous un début et une fi n. Il y a des gens qui prennent des résolutions en début d’année, d’autres le jour de leur anniversaire, d’autres encore après un événement douloureux ou tragique. En fait, les résolutions font partie de la vie, elles permettent de «résoudre» (c’est le sens du mot «résolution ») des problèmes ou des choses chez nous, estime-t-on.

? Prendre des résolutions, c’est une chose commune. Les tenir, beaucoup moins…

Cela demande de la volonté et du courage.

Par rapport aux drogues les plus répandues, l’alcool et le tabac, si on décide, par exemple, d’arrêter de fumer ou de boire, il y a là une dépendance physique, en plus de la dépendance psychologique. C’est donc bien difficile d’arrêter. Mais il en est de même pour des décisions qui ne dépendent que de nous, de notre volonté certaines sont aussi dures à prendre. En fait, nous dépendons de beaucoup plus de choses que nous voulons bien le croire, et c’est quand ces choses viennent à manquer que nous nous rendons compte qu’elles sont importantes : ce qui fait que nous sommes plus que dépendants nous sommes interdépendants.

Par exemple, puisque nous sommes dans la frénésie d’achats en cette période de fête, sans clients, pas de marchands, et sans marchands, pas de clients. En outre, sans riches, pas de pauvres, mais sans pauvres, pas de riches non plus. Ce qui montre que l’interdépendance existe à tous les niveaux.

Mais ça ne veut pas dire qu’elle est amenée à durer éternellement.

Propos recueillis par Ludovic AGATHE

 

Ludovic AGATHE