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Khal Torabully, sur les traces de Sinbad
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Khal Torabully, sur les traces de Sinbad
Ce n’est pas un conte des Mille et Une Nuits. Bien au contraire, Khal Torabully, le documentariste, s’attache aux faits. Rien qu’aux faits. Rigoureusement vérifiés par ses voyages (il a fait deux fois le tour du monde) et les références qu’il fait intervenir dans Mémoire maritime des Arabes.
Ce film-documentaire de 52 minutes a été projeté jeudi dernier au théâtre Serge Constantin dans le cadre des commémorations du bicentenaire de la bataille de Vieux Grand-Port.
Cap d’emblée sur le pays de Sinbad, Oman, sultanat qui a d’ailleurs financé le film. Du premier siècle aux époques qui suivirent, Khal Torabully nous emmène en balade du Kerala à Calicut, de Tanger à Canton en passant par l’Andalousie et bien sûr, l’océan Indien.
Le documentariste s’est attelé à rechercher, à chaque fois, les traces du passage des Arabes.
Ces découvreurs de mondes avant l’heure. Avant les Européens, en tout cas. Avec, sur la route du commerce, des minarets et une route de la culture. Tracée à force de transférer leur génie de l’astronomie, acquis à force de voguer sur les navires du désert – les dromadaires – pour quadriller l’océan.
Khal Torabully réaffirme surtout le passage des Arabes chez nous. Faisant notamment intervenir le Dr Muslim Jumeer, ancien directeur du National Heritage Fund. Il s’agit d’ailleurs du seul intervenant mauricien du film.
Parmi les autres intervenants : le Dr Konstantinos Politski du British Museum, le contre-amiral François Bellec, membre de l’Académie de France, ou encore André Miquel, professeur honoraire du Collège de France et Jahan Mansouri, professeur d’histoire médiévale de l’université Sfax et Tunis.
Des scientifiques et autres sommités qui décortiquent les avancées des premiers siècles. Que ce soit en termes de cartographie ou d’instruments de navigation. L’on apprend, entre autres, que les bateaux utilisés à l’époque étaient cousus de cordelettes en noix de coco, et non cloués. Khal Torabully, plus connu pour ses écrits poétiques, dit avoir voulu «réaliser un film pour faire la promotion de la paix et de la compréhension : nous sommes dans les îles de la globalisation où l’Inde et la Chine sont présentes. Les Arabes étaient les intermédiaires entre l’Orient et l’Occident». Il lance également, dans la foulée : «La religion islamique, parfois décriée, pousse à la connaissance de l’autre. Il faudrait réactualiser cela pour que les esprits rétrécis ne s’emparent pas de la religion pour en faire quelque chose de politique».
Le documentariste a aussi annoncé son intention d’utiliser les 52 heures de séquences pour faire une série de huit films de 26 minutes.
«L’Unesco a exprimé son désir de les diffuser». Mémoire maritime des Arabes sera diffusé à la télévision omanaise.
A. G.-H
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