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L’autosuffisance en matière de pomme de terre à la portée de l’île Maurice

5 août 2012, 00:00

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L’autosuffisance en matière de pomme de terre à la portée de l’île Maurice

Une récolte de 21 000 tonnes de pommes de terre est attendue cette année. Avec trois tonnes supplémentaires, Maurice produira les 24 000 tonnes nécessaires à sa consommation annuelle.

Tous les espoirs sont permis en ce qui concerne la capacité de Maurice à envisager, dans un proche avenir, son autosuffisance en matière de pomme de terre. Après avoir connu un passage à vide entre 2000 à 2005 avec une baisse de 50 %, les producteurs de ce féculent ont repris le poil de la bête dans le cadre de la récolte 2012. Quelque 21 000 tonnes de pomme de terre seront récoltées cette année.

C’est d’un ton satisfait que Satish Faugoo, ministre de l’Agro industrie, a salué la performance grandissante des producteurs locaux de la pomme de terre. C’était en début de semaine à Glen Park, Vacoas, lors de la cérémonie d’ouverture de l’édition 2012 de la récolte de la pomme de terre et du lancement d’un Festival de la Pomme de terre 2012.

« Entre 1995 et 2000, le gouvernement a beaucoup œuvré pour que les planteurs puissent augmenter leurs productions légumières. Pour ce qui est de la pomme de terre, nous avons atteint un taux d’autosuffisance de 70 % en 2000. Mais, le comble est qu’entre 2000-2005, la production de pommes de terre a subi une baisse de 50 %. Si la consommation n’avait pas augmenté, le pays aurait atteint un taux d’autosuffisance de plus de 90 % ».

Les producteurs de la pomme de terre n’ont pas eu comme seul défi à relever les conditions climatiques. Le prix des semences a pesé lourd dans leur budget d’opération. La hausse n’a cessé de les affecter d’année en année. En 7 ans, de 2001 à 2008, le prix des semences est passé de Rs 18 700 à Rs 43 000 la tonne. Ce qui représente une augmentation de 230 %.

« C’est ce qui nous a incités à mettre en place le Potato Seed Purchase Scheme, un revolving fund de Rs 30M. A l’achat des semences, le planteur verse 10 % seulement du prix des produits. La solde de 90 % est remboursable après la récolte », expliquait Satish Faugoo.

Vijay Ramjee, président de la Mauritius Agricultural Marketing Co-operative Federation (MAMCF) n’est pas moins fier de la performance du pays dans le domaine de la production de la pomme de terre. Il estime que les 7 500 membres de la soixantaine de sociétés qui font partie de la fédération peuvent mieux faire. « Quelque 3 000 arpents sont sous culture légumière et de la pomme de terre dans la région de Glen Park. Nous assurons 60 % de la consommation locale en pommes de terre. Ici, nous sommes en mesure d’accélérer ce processus de la récolte de la pomme de terre et de nous engager dans la production agricole intense. »

Cependant, certains obstacles freinent malheureusement l’élan de ces producteurs. Ils ne sont pas affectés seulement par la hausse des prix des intrants et par la fluctuation du prix de vente de leurs produits, pas toujours à leur avantage, mais surtout pour les effets d’un manque de main-d’œuvre aigu sur le marché du travail. « Nous avons déjà formulé une demande auprès du ministère de l’Emploi pour nous permettre de recourir à la main-d’œuvre étrangère. »

Vijay Ramjee estime qu’il va falloir envisager l’établissement d’un plan d’aide semblable à celui destiné au secteur sucrier. Il s’agit du Field Operations Regrouping and Irrigation Project (FORIP). Le but de ce projet vise à mettre en place tous les moyens susceptibles de favoriser une augmentation de la production chez les petits planteurs de la canne à sucre.