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La colère s’étend dans le monde musulman après le film sur le prophète Mohammad
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La colère s’étend dans le monde musulman après le film sur le prophète Mohammad
Trois jours après l''''attaque du consulat de Benghazi, des ambassades américaines ont à nouveau été le jeudi 13 septembre la cible de manifestations de colère.
Plusieurs centaines de jeunes manifestants ont pris d''assaut l''ambassade des Etats-Unis à Sanaa, la capitale du Yémen. L''attaque a fait un mort et 15 blessés selon des sources médicales. Le personnel de la mission est sain et sauf, a dit un porte-parole de l''ambassade joint par téléphone.
En Egypte, où des premiers incidents avaient éclaté mardi soir, des manifestants ont jeté des pierres contre les forces de police leur barrant l''accès à l''ambassade américaine, qui est restée fermée. Le ministère de la Santé a fait état de 70 blessés.
Des rassemblements de protestation ont également eu lieu à Tunis mercredi soir, puis en Iran et au Bangladesh jeudi. Une milice chiite irakienne a menacé de s''en prendre aux intérêts américains et les autorités afghanes ont fermé indéfiniment le site internet YouTube afin de minimiser les risques de violence.
De nouvelles manifestations sont attendues à travers le monde arabo-musulman à l''occasion des prières hebdomadaires du vendredi, notamment en Egypte à l''appel des Frères musulmans ou au Nigeria, où la police est « en alerte rouge ».
Le président égyptien, Mohamed Morsi, et d''autres gouvernements ont lancé des appels au calme, soucieux d''éviter une répétition des violences qui avaient accompagné en 2006 la publication de caricatures de Mohammad dans un journal danois, faisant une cinquantaine de morts.
Le président Barack Obama a donné l''ordre à son administration de mettre en œuvre tous les moyens possibles pour assurer la protection et la sécurité des ressortissants américains à l''étranger.
De leur côté, les autorités libyennes ont annoncé que plusieurs personnes avaient été arrêtées dans le cadre l''enquête sur l''attaque menée à Benghazi, mardi soir.
Thèse du complot
Les Américains ont dépêché deux contre-torpilleurs au large des côtes libyennes et envoyé 50 membres d''une unité antiterroriste des "marines" à Tripoli, pour assurer la sécurité de la mission.
L''ambassadeur Christopher Stevens, 52 ans, et trois autres Américains ont péri mardi soir, jour anniversaire des attentats du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis, après l''attaque lancée par des hommes armés contre le consulat puis une villa où une partie du personnel diplomatique avait été rassemblée dans l''attente de son exfiltration.
Une foule en colère s''était rassemblée devant le consulat pour dénoncer la diffusion sur internet d''une vidéo réalisée aux Etats-Unis et jugée insultante pour le prophète Mohammad.
Le consulat a été envahi et incendié. L''ambassadeur s''est retrouvé isolé dans le bâtiment et a apparemment succombé aux émanations de fumées toxiques.
Outre l''ambassadeur, figurent parmi les morts américains Sean Smith, un spécialiste des technologies de l''information, qui aurait également péri dans le consulat, et deux autres hommes, dont un militaire, morts lors de l''attaque de la villa.
Barack Obama a promis que les responsables de l''attaque de Benghazi seraient retrouvés pour rendre des comptes à la justice. Il s''est entretenu au téléphone avec le président de l''Assemblée nationale libyenne, Mohamed Magarief, et les deux hommes se sont engagés à coopérer étroitement pour retrouver et punir les coupables.
Certains éléments évoquent l''implication du mouvement armé Ansar al Charia, « les Partisans de la loi islamique », et de membres d''Al Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), dit-on à Washington. « Cela porte la marque d''une attaque organisée », a affirmé un membre de l''administration américaine.
Christopher Stevens est le premier ambassadeur des Etats-Unis tué en poste depuis 1979, quand Adolph Dubs, l''envoyé américain à Kaboul, avait péri lors d''une tentative de rapt.
(Source : Reuters)
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