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La crise de l’union monétaire européenne : ce qu’en pense le Pr Jan Priewe

17 mars 2012, 00:00

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La crise de l’union monétaire européenne : ce qu’en pense le Pr Jan Priewe

Le Pr Jan Priewe n’est pas un inconnu pour Maurice. Il est un animateur du partenariat DAAD, une initiative réunissant douze universités de onze pays et qui vise à promouvoir la recherche, l’enseignement, le transfert de savoir-faire dans le domaine monétaire, financier et commercial d’un point de vue économique.

Amphithéâtre rempli à craquer pour la conférence de Pr Jan Priewe, de HTW de Berlin, Université des sciences appliquées le vendredi 16 mars 2012 à l’Engineering Tower de l’Université de Maurice.

Le jeu en valait amplement la chandelle pour des étudiants en économie, en statistiques, en science et en comptabilité. Le thème de la conférence : La crise de l’union monétaire européenne : défi pour l’économie mondiale » tombait à point.

Pendant plus de deux heures, le Pr Jan Priewe a tenu son auditoire en haleine tant il maîtrise le dossier de l’Union européenne que ce soit au niveau de son fonctionnement intérieur ou à l’extérieur. Si la crise de l’union monétaire européenne n’est pas contenue comme il faut, le Pr Jan Priewe n’écarte pas la possibilité qu’elle se réponde dans le monde.

Cependant, il lui était pratiquement impossible de ne pas évoquer un paradoxe qui a caractérisé l’évolution des membres de l’Union européenne. Paradoxe qui est mieux illustré par la crise sans précédent que la Grèce a connue et expérimente encore et l’Allemagne qui n’a cessé de consolider sa position tant que sur la scène européenne que mondiale.

Quelque contraste. Deux pays. Deux principes. Deux approches à la chose économique. Le tourisme constitue la principale source de rentrée de devises pour la Grèce. Il y a eu très peur d’initiatives pour diversifier les bases de son économie. Sur le plan social, les demandes d’augmentations de salaires sont courantes. Par contre, en Allemagne, il n’y a pas eu d’augmentation de salaires pendant au moins dix ans. Si ce n’était pas le cas, l’Allemagne aurait été moins compétitive sur le plan européen d’abord et ensuite sur le plan mondial. « Sa croissance repose sur ses exportations. Sa balance de paiement est caractérisée par un surplus ». L’Allemagne a tiré profit de son appartenance à l’Union européenne. « Il n’y a pas lieu de procéder à des ajustements sur le marché de change qui, dans le cadre d’une zone desservie par une monnaie unique, l’euro, n’a pas sa raison d’être ».

Autre question soulevée par le conférencier. Elle s’articule également autour d’un paradoxe propre à l’Union européenne. Le Japon ou les Etats-Unis ont les mêmes problèmes de déficits budgétaires et d’endettement. Alors pourquoi Japon n’a-t-il pas connu les mêmes crises que la Grèce. Par exemple. Réponse : le gouvernement japonais s’est certes endetté mais auprès de ses propres citoyens. Le risque de transport de capitaux vers d’autres cieux par défaut de confiance n’est pas aussi grand que dans le cas d’un pays où ses créanciers viennent de l’étranger.

Le Pr. Jan Priewe soutient qu’il y a bien un problème d’harmonisation dans l’Union européenne. Il cite la tâche monumentale de la Banque Centrale Européenne condamnée à harmoniser les intérêts divers de membres de l’Union.

L’existence de l’Union européenne s’articule autour des Traité sur l’Union européenne, celui sur le fonctionnement de l’Union européenne et celui de Lisbonne. La crise qu’elle traverse actuellement dépasse-t-elle le cadre purement économique. N’est-elle pas plutôt tributaire de l’absence d’un cadre politique ancré dans une Constitution et un gouvernement en bonne et due forme ? Le Pr Jan Priewe a tout simplement effleuré le sujet sans vraiment s’y attarder. C’est une question qui fait débat en Europe en ce moment.