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La Mauricienne Karina Chavry trouve que l’armée américaine, c’est l’école de la vie

29 mai 2011, 00:00

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La Mauricienne Karina Chavry trouve que l’armée américaine, c’est l’école de la vie

Karina Chavry est l''une des rares Mauriciennes, si elle n’est pas la seule, à avoir intégré l’armée américaine. Cela remonte à 2003 mais la jeune femme n’oubliera jamais ce qu’elle y a appris. Persévérance, détermination et endurance, voilà bien des qualités acquises durant son passage dans la plus puissante armée du monde.

Courage. Ce fut le maître-mot de Karina Chavry en 2001 alors qu’elle venait tout juste d’intégrer l’armée américaine, à 27 ans. « Comme tout le monde, j’avais toujours eu beaucoup d’admiration pour l’armée. Et je me suis lancée au pied-levé en me disant pourquoi pas moi ? » affirme-t-elle.

Pourtant, elle avoue que rien ne l’avait prédestinée à ce parcours. Cette jeune femme, originaire de Beau-Bassin, était enseignante au Couvent de Lorette de Port-Louis, établissement où elle a également accompli son cycle secondaire.

Après trois années dans l’enseignement, elle décide de partir pour le Canada pour une maîtrise en linguistique. Les deux années d’études achevées, débute alors un vrai parcours du combattant, en Caroline du Nord.

«Même si j’ai pris le poste de Mental Health Specialist au sein de l’armée, il m’a fallu passer par l’entraînement militaire, alors que je n’avais jamais été douée en sport. C’était très dur. On me demandait énormément physiquement. Mais j’ai appris à me surpasser ! » soutient-elle.

Une fois les neuf semaines d’entraînement militaire passées, la jeune femme se rend au Texas pour commencer son métier qui consistait à évaluer la santé mentale des soldats à leur rentrée au pays après une mission.

«Les soldats sont psychologiquement affectés après une mission. Et la mienne était de les soigner. Il fallait également que j’évalue certains jeunes soldats qui s’apprêtaient à aller en mission pour voir s’ils étaient prêts à le faire », poursuit Karina Chavry.

Toutefois, en 2003, elle quitte le monde militaire, par amour pour sa famille. Elle s’était mariée trois ans plus tôt et s’apprêtait à avoir son premier enfant. « Ma fille, Camille, est née en 2003 et mon fils est venu au monde deux années plus tard. Je suis donc restée sans emploi jusqu’en 2006 pour m’occuper d’eux », se souvient-elle.

En 2006, elle change encore une fois de voie professionnelle. Elle prend de l’emploi dans une société qui fabrique des flacons destinés aux plus prestigieuses marques de parfum. Mais elle décide, deux années plus tard, d’intégrer, à nouveau le monde du professorat.

La jeune femme a, incontestablement, plus d’une corde à son arc. Karina Chavry a toujours porté le désir de transmettre sa connaissance du français aux plus jeunes. Pour elle, enseigner cette langue était un choix plus que naturel.

« Comme Obélix, je suis tombée dedans. J''''ai toujours évolué entourée par l''amour du français. Je n''ai pas vraiment choisi ma vocation et Dieu sait que j''ai erré dans diverses directions. C''est elle qui m''a choisie », affirme-t-elle.
 
Outre sa passion pour l’enseignement, Karina Chavry reconnaît que c’est également pour ses enfants qu’elle a fait ce choix. «Quand mon benjamin a commencé l''école, j''ai voulu reprendre le professorat pour pouvoir être avec mes enfants pendant leurs vacances. Il se trouve que mon comté recrutait à ce moment-là », soutient-elle.

Et, à présent elle enseigne le français aux jeunes âgés de 14 à 19 ans au Newton High School en Géorgie, au Canada. Elle y enseigne surtout les quatre premiers niveaux de français en mettant accent sur la base. «Ce n''est pas du Molière ou du Voltaire mais il leur faut passer par le b-a-ba pour arriver à Molière et Voltaire. C''est un travail de cheminot bien souvent, mais la récompense est toujours aussi fantastique », soutient-elle.
 
Karina Chavry vient tout juste d’être promue chef du département de langues étrangères et d’art. Elle s’occupe, entre autres, de la gestion du budget du département et de la communication entre l’administration et le personnel.

A présent, la jeune femme se dit plus forte grâce à son riche parcours professionnel. « J’ai appris à ne jamais laisser tomber. Il n’y a rien que je ne puisse pas faire si je le voulais vraiment. Et si demain, un de mes enfants ou les deux veulent être soldats, je n’en serai que trop fière. Pour le moment, mon fils veut être policier mais on ne sait jamais ! » conclut l’enseignante en souriant.