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La Mauritius Cane Industry Authority s’attaque au phénomène de l’abandon de terre
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La Mauritius Cane Industry Authority s’attaque au phénomène de l’abandon de terre
Ce phénomène a surtout été mis en exergue dans le cadre d’une étude du Sugar Insurance Fund Board (SIFB) pour la période de 2001 à 2010. L’étude portait sur l’occupation des terres et l’étendue de l’abandon des espaces cultivés en canne à sucre. 
L’abandon des terres cultivables par les petits planteurs de la canne à sucre constitue un véritable casse-tête pour les autorités. Soucieux de trouver une solution, et surtout d’élaborer une stratégie, la Mauritius Cane Industry Authority (MCIA) se propose de convoquer incessamment une réunion de toutes les parties concernées. La MCIA est un nouvel organisme qui a pris sous sa coupole les activités des six instituts de service spécialisés de l’industrie sucrière
« Nous n’avons pas de solutions toutes faites pour résoudre le problème d’abandon de terres de la part de ces petits producteurs. C’est un problème qui nous préoccupe. Pour le moment, notre priorité, c’est la mise en place du plan de structuration.  Notre objectif, est de convoquer une réunion de toutes les parties concernées par ce problème», indique Vijay Kumar Bojeenauth, Chief Executive Officer (CEO) de la MCIA.
Pour Kreepaloo Sunghoon, président de l’Association des Petits Planteurs, le phénomène qui a fait l’objet d’une étude du Sugar Insurance Fund Board (SIFB) pour la période de 2001 à 2010, s’est accentué. « Entre 2011 et 2012, quelque 2000 hectares de terre appartenant aux petits exploitants ont été abandonnés  selon nos estimations. Nous accueillons favorablement le projet du MCIA de convoquer les parties concernées en vue d’examiner ce problème en profondeur. Cela ne servira à rien si on ne fera que parler. Ce sont des actions concrètes qu’il nous faut. Et si on ne fait rien, le phénomène risque de s’accentuer ».
Il évoque plusieurs sujets qui, selon lui, méritent d’être examinés avec attention. Il s’agit entre autres de l’épineux problème de partage du patrimoine d’un petit exploitant à la suite de son décès ou de la question de regroupement qui pose un sérieux problème au sein de la communauté des planteurs possédant de petits lopins de terre. « C’est qu’il nous faut, c’est une juste répartition des richesses produites par l’industrie sucrière. Il existe des alternatives susceptibles d’atténuer l’impact de ce phénomène qu’est l’abandon de terre par les petits exploitants. L’une d’elle serait de mettre en place un programme d’exploitation de ces terres pour les besoins de la production alimentaire. Ce qu’il faut, c’est la volonté d’élaborer une stratégie et la détermination à la mettre en pratique ».
C’est le SIFB qui a attiré l’attention de l’opinion publique sur l’occupation des terres et l’étendue de l’abandon des espaces cultivés dans le cadre d’une étude sur ces deux facteurs pour la période s’étendant de 2001 à 2010. Un des enseignements de ce rapport est que le phénomène d’abandon de terres cultivables en canne à sucre touche particulièrement les exploitants dont la superficie de terres se situe entre 0 à 1 hectare.
Pour les besoins de l’étude, la superficie des terres abandonnées chez les petits exploitants a été classifiée de la façon suivante, 0 à 0.5 hectare, 0.5 à 1 hectare, 1 à 2 hectares, 2 à 5 hectares et 5 hectares à plus. Ainsi donc, le phénomène a affecté à 81% les petits exploitants possédant un lopin de terre de 0 à 0.5 hectares. Ce qui représente un total de 3,135 sur 4,506 hectares (70%) de terres abandonnées chez les petits exploitants.
Les raisons avancées pour l’abandon de terre sont entre autres, la réduction des revenus due à la baisse de 36% du prix de vente du sucre sur le marché européen, la progression constante des coûts de production et le manque criant de main d’œuvre.  Cependant, l’étude du SIFB met en évidence un élément assez intéressant. Un relevé effectué auprès de 65 sociétés qui n’opéraient pas dans le secteur de l’exploitation de la canne à sucre révèle que de larges étendues de terre plantée jusqu’ici en canne à sucre ont été achetées pour la mise en chantier d’Integrated Resort Scheme (IRS) et de Real Estate Scheme (RES), respectivement deux types de projets immobiliers luxueux et semi-luxueux.
Qu’à cela ne tienne, si les propriétaires de superficies de terre plus ou moins étendues ont pu tirer profit de cette manne immobilière, tel n’a pas été le cas pour les petits exploitants.
 
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