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La postérité : une affaire de femme

6 juin 2013, 10:59

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La postérité : une affaire de femme

 

 

La femme d’affaires vient de succéder à Vimi Appadoo à la présidence de l’Association mauricienne des femmes chef d’entreprises (AMFCE) pour un mandat de deux ans. Elle est également gérante de deux enseignes de restauration.

 

Margaret Pan Sin a présenté jeudi dernier son plan d’action pour sa première année en tant que présidente de l’Association mauricienne des femmes chefs d’entreprises (AMFCE). «Je continue sur lalancée défi nie par l’association depuis 27ans déjà, celle d’offrir le mentorat auxfemmes entrepreneurs, en les encadrantau mieux de nos capacités. Nous souhaitonsainsi les aider à mener à bien leursprojets», confie-t-elle.

 

L’une des priorités de l’AMFCE cette année sera de capitaliser sur les opportunités d’affaires qui s’ouvrent à ses membres, tant au niveau régional qu’international. Pour ce faire, elle compte sur la collaboration des différentes associations de Femmes chefs d’entreprises présentes dans 70 pays du globe. «Notre nouveau site Web seral’outil incontournable pour développerla stratégie de marketing qui accompagneracette démarche», explique la présidente de l’AMFCE.

 

Les nouvelles fonctions de Margaret Pan Sin sont, à n’en pas douter, directement liées à son parcours professionnel. Figure connue du monde des affaires, elle a débuté dans ce domaine depuis plus d’une dizaine d’années maintenant, en s’inspirant de sa passion pour la cuisine. «J’ai toujours été intéressée par tout cequi concerne la nourriture, d’où mon choix du Food and Nutrition commematière principale au Higher School Certifi cate et de poursuivre des étudessupérieures en Hotel Management and Catering, en Angleterre, en 1994,dont une année d’études aux Etats- Unis», relate Margaret Pan Sin. Deretour dans l’île, elle est embauchéepar le Labourdonnais Waterfront Hotel,au Caudan, où elle occupera en sixans deux fonctions : celle de Banquet Coordinator et de Sales Executive.

 

Toutefois, toujours guidée par lapassion qu’elle voue à l’univers culinaire,en 2002, Margaret Pan Sindécide de se mettre à son compte etlance Chee Li Chop, son premier food outlet, à Trianon, Quatre-Bornes. Ils’agit d’un restaurant spécialisé encuisine populaire chinoise. «L’objectif était de répondre aux attentes du Mauricien et de lui offrir ce qu’il connaît le mieux», explique la gérante de Chee Li Chop. Cela ne l’empêchera pas defl atter les papilles d’une clientèle plusciblée, avec des plats beaucoup plusrecherchés aux saveurs exotiques.«Je parle ici du riz thaï à l’ananas et au piment ou encore des nouilles japonaises, des udons, assaisonnées…» Vu le succès que connaît l’enseigne, Margaret Pan Sin ouvrira deux autres restaurants Chee Li Chop dans l’île, notamment aux centres commerciaux du Vieux Moulin, à Rose-Belle et Kendra, à Saint-Pierre.

 

En femme d’affaires avisée qu’elle est, Margaret Pan Sin reste à l’écoute de sa clientèle et se rend compte qu’elle peut exploiter un autre créneau : la gastronomie rapide. Néanmoins, pleinement consciente de l’importance d’une alimentation équilibrée, elle compte bien l’appliquer à ce domaine également. C’est ainsi que l’enseigne Ôgü voit le jour en 2007 : véritable point de rendez-vous pour les férus de repas sains, y compris les végétariens.

 

Aujourd’hui, Margaret Pan Sin gère une entreprise - Chee Li ChopLtd - dont le chiffre d’affaires est de plus de Rs 10 millions et qui offre de l’emploi à pas moins d’une cinquantaine de personnes, majoritairement des femmes, précise-t-elle en souriant. «Mon business m’a offert la libertéfinancière et a accru ma confianceen moi. A présent, c’est à mon tour desoutenir d’autres femmes mauriciennes,et à travers elles, une cinquantaine defamilles», partage la businesswoman.

 

Elle ajoute toutefois que le secteur de la restauration manquera de relève à l’avenir si l’on ne met pas davantage l’accent sur la formation. Elle recrute régulièrement car il y a toujours un fort pourcentage de personnel qui migre vers d’autres secteurs tels que les technologies de la communication et de l’information, par exemple, les centres d’appels. «Chez nous, environ12 % des personnes recrutées nousquittent après un ou trois mois d’essai.Cependant, je respecte ce choix car ilvaut mieux partir quand on n’aime pasle métier. C’est l’un des aléas du businessavec lesquels il faut composer.»

 

CONDITIONS DIFFICILES

 

Il n’empêche que pour Margaret Pan Sin, l’entrepreneuriat féminin a encore de beaux jours devant lui. Les institutions d’accompagnement sont là. Il suffit donc d’aider celles qui débutent à développer leur affaire. «Il faut reconnaître quecelles qui commencent le font dans desconditions économiques difficiles, alorsque la compétition devient rude danstous les secteurs. Aussi, la prudencereste de mise lorsqu’il s’agit d’investir…Sans compter que le professionnalismeet un service à haute valeurajoutée s’imposent.»

 

Margaret Pan Sin ajoute, en conclusion, qu’une femme entrepreneur doit pouvoir trouver le juste équilibre entre ses affaires et sa vie familiale. Elle-même maman de trois enfants, elle nous confie que rien ne se fait au détriment de sa famille.