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L''armée malgache évite la force contre les putschistes
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L''armée malgache évite la force contre les putschistes
Le chef d''''état-major de l''armée malgache a déclaré vendredi que seul le dialogue mettrait fin à une épreuve de force avec des officiers mutins retranchés dans une caserne de la capitale, alors que le gouvernement avait d''abord ordonné de mater la rébellion.
L''apparent refus de l''armée de recourir à la force contre d''autres soldats suscite des doutes quant au contrôle qu''exerce encore le président Andry Rajoelina sur les militaires qui l''ont aidé à prendre le pouvoir en mars 2009.
Dans la matinée, le gouvernement avait demandé aux civils vivant à proximité du camp militaire où se trouvent les mutins de quitter la zone, tandis que les écoles du secteur, situé dans les faubourgs de la capitale, étaient évacuées.
Le général André Ndriarijoana, chef de l''armée, s''est ensuite rendu à la caserne voisine de l''aéroport international d''Antananarivo-Itivo pour des discussions avec les officiers mutins, mais aucune action n''a été décidée pour les déloger.
Les rebelles avaient annoncé mercredi la dissolution de toutes les institutions et leur remplacement par un conseil militaire.
"La confrontation n''est pas la solution. Seuls le dialogue et les négociations régleront la situation", a dit Ndriarijoana lors d''une conférence de presse.
Le facteur temps
Des analystes estiment que plus le blocage persistera, plus Rajoelina perdra en crédibilité et plus grandira le risque de manifestations de rue contre le gouvernement.
 "Ils perdent la face. Ils le savent et c''est très dangereux", estime Lydie Boka, responsable de StrategiCo, groupe d''analyse des risques économiques et politiques basé à Lille (France).
Le Premier ministre Camille Vital a déclaré ensuite que le gouvernement n''avait jamais eu l''intention de donner l''assaut à la caserne et que les mesures prises dans la matinée visaient à empêcher civils et enfants d''être témoins de négociations entre militaires.
Il a ajouté que le problème était en voie de règlement.
Le président Rajoelina a renversé Marc Ravalomanana en mars 2009 avec le soutien de l''état-major. Mais l''appareil militaire, divisé par le renversement de Ravalomanana et son départ en exil, ne résisterait pas à une épreuve de force qui tournerait à la violence, selon des observateurs.
Certains jugent que le président déchu, ou l''un de ses prédécesseurs hostiles à Andry Rajoelina, pourrait encore souffler sur les braises.
"Ça peut encore finir dans le sang mais l''affrontement sera quoi qu''il en soit limité", estime Philippe de Pontet, directeur pour l''Afrique du cercle de réflexion Eurasia Group.
"Si d''anciens dirigeants renversés - et généralement proches des milieux d''affaires - comme le président Marc Ravalomanana et son prédécesseur Didier Ratsiraka - parviennent à susciter un soulèvement plus important, il y a un risque accru d''instabilité à court terme, mais nous évaluons ce risque à 25%", ajoute-t-il.
Le jour même de la mutinerie, les Malgaches se prononçaient par référendum sur une réforme constitutionnelle destinée à abaisser à 35 ans l''âge minimum pour accéder à la présidence, ce qui permettrait à Rajoelina de prolonger son mandat jusqu''aux élections programmées le 4 mai et d''en briguer un nouveau.
L''ancien maire d''Antananarivo, âgé de 36 ans, avait pris le pouvoir à la faveur de vastes manifestations contre son prédécesseur. Il est à son tour victime d''un revers de popularité qui est la conséquence de promesses non tenues.
(Source : Reuters)
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