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Leçons politiques
Certains politiques locaux estiment que la présidentielle américaine est une véritable leçon de démocratie. On serait plus tenté de dire que c’est une leçon politique surtout après les discours des deux candidats à l’annonce des résultats de ces consultations. Et Barack Obama et Mitt Romney ont, en effet, fait preuve d’une sagesse dans leurs discours malgré la différence qui existe entre eux en termes de camps auxquels ils appartiennent.
Démocrates et Républicains américains veulent pouvoir travailler ensemble à une période où leur pays est confronté à de multiples défis.
L’opposition des camps et des partis fait partie intrinsèque du jeu politique. On n’y échappe pas.
Les clivages, voire le manichéisme, ont toujours existé. On diabolise souvent ses adversaires. Mais il arrive un moment dans l’histoire d’un pays où il faut rechercher le consensus. Pas de ces consensus qui n’aboutissent pas et qui condamnent au statu quo en fin de compte. Mais il est plutôt question de ce bout de chemin que chaque camp doit effectuer dans l’intérêt d’un pays.
Cela n’est pas le cas à Maurice. Nous l’avons encore constaté ces derniers temps avec toutes les consultations qu’il y a eu entre les dirigeants des partis traditionnels sur la question de la réforme électorale. Il existe de multiples exemples de cet ordre dans l’histoire du pays. Dès qu’il est question de réformes profondes, nos dirigeants politiques vont vers des confrontations stériles.
Et souvent, c’est à cause des intérêts personnels qu’on veut protéger. Ou encore dans cet esprit de conservatisme désespéré afin de maintenir un système en place. Un système que tout le monde reconnaît suranné. Cependant, pourquoi changer puisqu’il permet la reproduction des mêmes schémas politiques? Dans ce même ordre d’idées, on pourra faire ressortir le fait que nos leaders politiques sont parmi les rares dirigeants politiques au monde à pouvoir clamer d’être des leaders à vie. Nous sommes là plus proches des modèles autocratiques africains que des démocraties modernes.
Le président américain n’a droit qu’à deux mandats de quatre ans. Il a huit ans pour montrer ce qu’il peut apporter à son pays. A Maurice, certains Premiers ministres ont disposé plus d’une dizaine d’années, que ce soit sir Seewoosagur Ramgoolam, Navin Ramgoolam ou sir Anerood Jugnauth, pour mettre en oeuvre leurs projets. Et cela pas toujours avec succès… Aujourd’hui, l’île Maurice aspire à un autre modèle politique. On a besoin des jeunes et de personnes compétentes. Ceux- ci ne veulent pas, à ce stade, se souiller avec le système actuel. Cela veut tout dire.
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