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Le camp Ouattara nie toute implication dans la tuerie de Duékoué
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Le camp Ouattara nie toute implication dans la tuerie de Duékoué
Le camp d''''Alassane Ouattara a rejeté dimanche les accusations portées contre ses troupes sur le massacre de plusieurs centaines de civils en début de semaine à Duékoué, dans l''ouest de la Côte d''Ivoire. Il a réclamé une enquête internationale sur ces tueries.
L''Opération des Nations unies en Côte d''Ivoire (Onuci) a accusé samedi des chasseurs traditionnels, les "Dozos", d''avoir combattu aux côtés des Forces républicaines de Côte d''Ivoire (FRCI) de Ouattara dans leur progression vers Abidjan et d''avoir pris part au massacre de 330 personnes à Duékoué.
Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a été le premier à alerter la communauté internationale en annonçant vendredi un bilan plus lourd d''au moins 800 morts, sans imputer le massacre à l''un ou l''autre camp, parlant de "violences intercommunautaires".
Le secrétaire général de l''Onu, Ban Ki-moon, a fait part directement à Alassane Ouattara de sa préoccupation concernant ces allégations mais l''ancien Premier ministre, reconnu comme le président élu par les Nations unies, a assuré que ses forces n''étaient pas impliquées dans le massacre de Duékoué.
Guillaume Ngefa, directeur adjoint de la division des droits de l''homme de l''Onuci, a déclaré sur la chaîne France 24 que 220 morts étaient imputables aux forces de Ouattara, et que les 110 autres étaient le fait des miliciens favorables au président sortant Laurent Gbagbo.
Il a ajouté que les massacres s''étaient produits entre lundi et mercredi, alors que les forces pro-Ouattara avançaient sur trois fronts vers Abidjan, la capitale économique.
Calme à Abidjan
Dans un communiqué, le gouvernement Ouattara "note avec regret que les allégations (de Guillaume Ngefa) ne sont étayées par aucune preuve après son enquête préliminaire".
Il dément également que les "Dozos" fassent partie de ses forces et invite les organisations internationales des droits de l''homme à enquêter sur place.
Après avoir conquis la majeure partie du pays en quelques jours, les forces de Ouattara sont arrivées jeudi soir à Abidjan où elles se sont heurtées à une vive résistance.
Les troupes pro-Gbagbo tiennent des positions autour du palais présidentiel, de la résidence de Laurent Gbagbo, et du siège de la Radio-Télévision ivoirienne (RTI).
Après une journée et une nuit d''intenses combats, le calme est revenu dimanche matin dans la capitale économique, malgré quelques tirs sporadiques. Des explosions ont retenti vers le quartier des affaires du Plateau, où se trouve la présidence.
"La nuit dernière a été calme. Une attaque était prévue contre la résidence présidentielle mais elle n''a pas eu lieu, peut-être en raison du bouclier humain formé autour (par les Jeunes Patriotes)", a déclaré un diplomate occidental.
Les combats depuis l''élection présidentielle du 28 novembre ont fait plus de 1.300 morts.
L''armée française a déployé dans la nuit 300 hommes supplémentaires pour renforcer la force "Licorne", qui compte désormais 1.500 soldats pour veiller à la sécurité des 12.000 ressortissants français.
Depuis vendredi, "Licorne" a renforcé ses patrouilles, en particulier dans la zone située au sud de la capitale économique où résident de nombreux ressortissants français.
Les forces françaises ont également pris ce week-end le contrôle de l''aéroport international, situé en lisière du camp militaire français de Port-Bouët, à la suite des hommes de l''Onuci.
Paris n''a pas décidé jusqu''à présent le rapatriement des Français de Côte d''Ivoire.
Plus de 1.600 personnes, dont des Français et des Libanais, sont réfugiées dans le camp militaire français de Port-Bouët, près de l''aéroport d''Abidjan.
Le chef de l''Etat français Nicolas Sarkozy devait réunir dans l''après-midi le Premier ministre François Fillon et les ministres des Affaires étrangères et de la Défense, Alain Juppé et Gérard Longuet, pour faire le point.
(Source : Reuters)
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