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Le Conseil européen jette les bases d''un Pacte de croissance

24 mai 2012, 00:00

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François Hollande, Angela Merkel et leurs partenaires ont posé mercredi soir les jalons d''''une relance par la croissance de l''Union européenne, sans trancher sur la question controversée des euro-obligations pour mutualiser la dette, que Berlin juge inopérantes.

La réunion visait à préparer le Conseil européen des 28 et 29 juin qui  devrait préparer un Pacte de croissance qui pourrait être un pas supplémentaire à ce qui s''est jusqu''à présent construit, a dit le président français lors d''une conférence de presse.

L’élection de Hollande change le climat

L''élection de François Hollande le 6 mai et le retour des inquiétudes sur le front de la crise de la dette, notamment en Grèce, ont fait évoluer les esprits en Europe, où l''accent est désormais mis sur la stimulation de la croissance. Plusieurs initiatives susceptibles de relancer la croissance à moyen terme, qui font partie des revendications de François Hollande, font d''ores et déjà consensus.

Il est question de mobilisation en faveur des PME des 80 milliards d''euros de fonds structurels européens non utilisés, de lancement d''euro-obligations pour financer des grands projets d''infrastructures et d''une augmentation des capacités de prêt de la Banque européenne d''investissement (BEI). Les dirigeants européens ont invité cette institution  à réfléchir à une augmentation de capital en vue d''un effort sur la croissance. Ils  ont également évoqué un accord sur le principe d''un renforcement de l''union économique.

Un projet-pilote sur les "euro-projets" pourrait entraîner le déblocage de 4,6 milliards d''euros d''investissements et la recapitalisation de la BEI lui permettrait de financer des projets allant jusqu''à 180 milliards d''euros. La France pousse en outre l''idée d''une taxe sur les transactions financières, notamment rejetée par Londres. Pour permettre au débat d''avancer, François Hollande a mis une sourdine à son exigence d''une renégociation du traité de discipline budgétaire, qui suscitait l''opposition de Berlin. Il a indiqué qu''il pourrait y renoncer s''il obtient satisfaction sur la croissance dans un texte séparé, tout en s''engageant à redresser les finances publiques françaises.

L’Allemagne contre les « eurobonds »

François Hollande s''est heurté comme prévu à l''opposition allemande sur les eurobonds. "Les euro-obligations ne contribuent pas à relancer la croissance", a affirmé Angela Merkel . Le chef de l''Etat français a dit respecter ce point de vue tout en espérant une évolution d''ici fin juin.

Le sujet des euro-obligations touche une corde sensible en Allemagne, où l''on ne veut pas offrir une assurance tout risque à des pays comme la Grèce, qui pourraient alors emprunter à des taux très bas, ce qui allégerait la pression pour mener à biens les réformes. D''autres pays, comme les Pays-Bas et la Finlande, sont du même avis mais François Hollande est soutenu par d''autres partenaires européens, comme l''Italie et la Commission européenne. François Hollande a expliqué que les eurobonds ne devaient pas servir à mutualiser les dettes passées mais permettre des emprunts nouveaux.

Les 27 pays de l''Union européenne ont par ailleurs adopté un texte rappelant leur volonté de voir la Grèce rester dans la zone euro, malgré la crise qu''elle traverse, a annoncé jeudi le président français. Angela Merkel a réaffirmé pour sa part  son souhait  de voir la Grèce rester dans la zone euro, tout en ajoutant que le pays devait respecter les engagements pris en échange de l''aide financière internationale.
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