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Le débat autour de la politique monétaire de la banque recentré
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Le débat autour de la politique monétaire de la banque recentré
Un peu moins de 24 heures après la hausse du repo rate, Rundheersing Bheenick, gouverneur de la Banque met en avant la réussite du combat mené contre l’inflation et l’appréciation du FMI de la politique de stabilité monétaire pratiquée jusqu’ici.
Tout laisse croire que la dernière décision du Comité de politique monétaire de la Banque Centrale tenue le lundi 19 mars 2012, applaudie d’ailleurs par les opérateurs, a ouvert une nouvelle page d’observation entre deux écoles de pensées concernant l’orientation de la politique monétaire du pays. Cette décision a fait baisser de 50 points de base le taux directeur qui est passé de 5,40 % à 4,90 %.
L’une des deux écoles de pensées est en faveur, surtout dans le contexte actuel plus précisément, d’une détente sensible du taux directeur. Ceci dans le but d’accentuer la compétitivité de nos entreprises tournées vers l’exportation. Quant à l’autre école de pensée, elle favorise plutôt la stabilité monétaire et le combat contre l’inflation en invoquant la plus grande des prudences lorsqu’il s’agit de revoir le taux directeur à la baisse.
C’est ce qui transpire de la conférence de presse de Rundheersing Bheenick, gouverneur de la Banque Centrale, le mardi 20 mars 2012 un peu moins de 24 heures après que le Comité de la Politique Monétaire eut fait part de sa conclusion.
Mieux connu par l’expression le repo rate, lui-même un raccourci de repurchasing agreement, le taux directeur signifie tout simplement la rémunération que la Banque Centrale propose aux banques commerciales lorsque celles-ci veulent reprendre leur dépôt de liquidités. Ainsi, une baisse de ce taux signifie que le loyer de l’argent sera moins cher. Par contre, une hausse signifie entre autres que le remboursement des emprunts pèsera plus lourds que ce soit dans le budget d’un ménage ou celui d’une entreprise. Cela pourrait également constituer une incitation à l’épargne et freiner l’élan à la consommation.
Rundheersing Bheenick s’appuie sur deux arguments pour démontrer que la politique monétaire suivie jusqu’ici a porté ses fruits. Le premier argument s’articule autour du combat contre l’inflation qui au moment de l’institution du Comité de la Politique Monétaire en avril 2007 était de deux chiffres. « Au moment où un nouveau comité entre en jeu, le taux d’inflation selon Statistics Mauritius est de 6,5 % soit 4,8 % selon les nôtres. Ce qui constitue une baisse significative », a-t-il indiqué.
L’autre argument repose sur l’appréciation du Fonds Monétaire International dans le cadre de son Public Information Notice (PIN) numéro 12/27 du lundi 19 mars 2012. « Les directeurs saluent les efforts des autorités pour l’instauration de la stabilité de prix soutenus par une politique monétaire appropriée, » écrivent les directeurs du FMI.
Rundheersing Bheenick n’a pas manqué de faire ressortir que le recours à une baisse n’est pas un phénomène nouveau. Il a précisé que la baisse de 100 points de base du taux directeur dans le passé n’a pas donné les résultats escomptés surtout au niveau des investissements.
Seul le temps dira lequel de ces deux écoles de pensées l’emportera. Qu’à cela ne tienne, la publication le lundi 2 avril 2012 du compte rendu de la réunion du Comité de la Politique Monétaire du lundi 19 avril permettra d’identifier qui a voté quoi.
 
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