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Le droit de voter
La question des élections locales revient au coeur du débat politique. Des rencontres sont prévues cette semaine entre les dirigeants de l’opposition et la Commission électorale. Des pressions seront exercées sur le plan politique également.
Les dernières élections municipales ont été organisées en octobre 2005. Les villageois, eux, se sont rendus aux urnes, pour la dernière fois, en décembre 2005. Depuis 2010, il fallait procéder à de nouvelles élections. Cette échéance est largement dépassée aujourd’hui et aucune date n’est encore fixée pour les prochains scrutins.
Le pays aura tort de se résigner à subir les reports répétés des élections municipales et villageoises. Choisir ses représentants est un droit fondamental du citoyen. Quand il est privé de ce droit, la situation est grave. Penser autrement relève d’un manque de culture démocratique.
Le non-respect du calendrier électoral est, en soi, une cause d’inquiétude. Mais la passivité de l’opinion publique et le manque de mordant de l’opposition peuvent entraîner d’autres dérives, encore plus inquiétantes. Par exemple, appliquer le bâillon aux contre-pouvoirs, dont la presse. La raison invoquée pour justifier le report des élections locales tient à la loi des collectivités locales. Il est vrai que l’Assemblée nationale a voté, le 7 décembre dernier, un nouveau «Local Government Bill». Pour une réforme que les Travaillistes mijotent depuis 1996, cette loi est une déception. Concrètement, deux changements sont apportés aux dispositions existantes. D’abord, le nombre d’élus dans les villes passe de 126 à 90, avec des arrondissements plus petits. Ensuite, les conseils qui regroupaient deux différents districts sont scindés pour que chaque district ait sa propre administration. Fallait-il attendre si longtemps pour si peu ?
D’autant plus que rien n’indique que la lumière apparaîtra enfin au bout du tunnel. Un nouveau report est toujours possible même si le Premier ministre a affirmé au Parlement que les élections se tiendront cette année. Il pourra toujours attribuer à des raisons pratiques et administratives le refus de respecter les exigences démocratiques. Depuis 1989, le mandat municipal a une durée légale de cinq ans. Le prolongement de ce mandat n’est pas moral. Une majorité parlementaire, qui compte sur une opinion endormie, suffit pour le rendre légal.
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