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Le financement fait défaut aux femmes entrepreneurs

14 mai 2013, 11:29

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Le financement fait défaut aux femmes entrepreneurs

L’accès au financement, la taxe trop élevée, l’absence de services de développement des affaires, les responsabilités familiales… Ce sont autant d’entraves à l’épanouissement de la femme entrepreneur à Maurice. Ce sont là les conclusions d’un rapport du Mauritius Research Council (MRC) dressant le profil de la femme entrepreneur.

 

D’ailleurs, moins de 5 % des entrepreneurs sont des femmes, indique Mala Chetty, ancienne présidente du National Women Entrepreneur Council (NWEC). Ce chiffre devrait être soumis aux autorités dans un rapport de fin de mandat que prépare l’ancienne présidente du NWEC. «D’après l’étude que j’ai menée, les femmes ne représentent même pas 5 % du nombre total d’entrepreneurs à Maurice», explique-t-elle àl’express.

 

L’un des obstacles majeurs au développement d’une Petite et moyenne entreprise (PME), selon elle et les femmes interrogées dans le cadre de cette étude, serait l’accès au financement. Ce qui rejoint les conclusions du MRC. 65 % des femmes utilisent leurs propres économies comme capital initial. «Pour le micro-entrepreneuriat, ce n’est pas forcément un problème de compter sur ses économies», estime Mala Chetty. «Vu qu’elles n’ont aucune garantie de réussir, ces femmes ne prennent pas le risque de contracter un emprunt.» C’est pour le développement futur ou pour attirer celles qui peuvent se permettre de prendre le risque que cela pose un dilemme. En dehors du financement, la condition sociale est un problème important.

 

Selon le rapport du MRC, 44 % des femmes entrepreneurs ont entre 36 et 45 ans. Ce qui indique que la majorité des femmes attendent que leurs enfants aient grandi et qu’elles aient du temps libre pour se lancer dans une activité leur permettant d’atteindre l’indépendance financière, citée comme la motivation première pour se lancer dans les affaires.

 

«J’ai fait le même constat»,confirme Mala Chetty. «Les femmes doivent traîner des chaînes et des boulets toute leur vie. Ce n’est que bien plus tard qu’elles prennent confiance en elles.» Cet attachement au foyer se reflète également dans le fait que 64 % des femmes entrepreneurs n’ont pas de compte en banque séparé pour leurs affaires, selon le MRC.

 

Pas de business plan

 

Ce long attachement fait qu’une fois qu’elles en ont le temps, les femmes entrepreneurs se lancent dans une entreprise sans forcément songer à un business plan ou faire une étude de marché. 73 % des femmes entrepreneurs utilisent le bouche-à-oreille comme unique outil marketing, selon l’étude du MRC.

 

Néanmoins, certaines conclusions du rapport du MRC indiquent qu’il y a une amélioration. Le secteur d’activité le plus exploité est l’agriculture, où se lancent 29 % des femmes entrepreneurs, puis la nourriture, avec 19 % alors que les services sont à 11 %. Loin du cliché de la femme entrepreneur aux pots d’achards, même si le textile occupe toujours une place prépondérante avec 16 %.

 

«C’est une nette amélioration», souligne Mala Chetty. «Elles ont compris que l’agriculture offre des débouchés, contrairement à l’artisanat, qui est limité et saturé.» Le secteur agroalimentaire représente, selon elle, le plus gros pôle de croissance pour les femmes entrepreneurs dans l’immédiat. «C’est encore sous-exploité. Il y a, par exemple, un marché certain pour la production d’infusions, qui est à la portée de toutes», dit-elle.

 

Mais un manque de structure et d’organisation adéquates fait que personne ne sait dans quel secteur se lancer au préalable ou vers qui se tourner pour le savoir. Ce qui est également un des problèmes majeurs que soulève le rapport du MRC.