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Le Kenya cherche cadavres et indices dans le Westgate Mall

25 septembre 2013, 21:46

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Le Kenya cherche cadavres et indices dans le Westgate Mall

 

Des équipes de démineurs et d’enquêteurs à la recherche d’indices et de cadavres fouillaient mercredi les décombres du centre commercial Westgate, à Nairobi, scène de quatre jours d’affrontements entre les forces kényanes et un commando islamiste. La mort de 61 civils a été confirmée et le président Uhuru Kenyatta a fait état de cinq islamistes et six membres des forces de sécurité tués.

 

 Selon le chef de l’Etat kényan, qui a décrété trois jours de deuil national, son pays a «humilié et vaincu» le commando des Chabaab somaliens, qui a attaqué samedi midi ce luxueux complexe fréquenté par les expatriés et la classe aisée de Nairobi avant de s’y retrancher avec des otages. Le siège des forces kényanes a pris fin mardi dans un fracas d’explosions à l’intérieur du bâtiment, bâti avec des capitaux israéliens.

 

Trois étages se sont effondrés et un incendie a affaibli la structure de pierres et de marbre abritant des galeries commerçantes à l'occidentale. Selon des responsables kényans, le feu a été déclenché par le commando islamiste qui tentait une manoeuvre de diversion.

 

«Des experts en médecine légale se trouvent sur place», a déclaré un responsable du Centre national des opérations de secours, présent à proximité du centre commercial. «Des cadavres sont toujours là dans les décombres. Nous ne savons pas combien exactement», a-t-il ajouté.

 

«Les enquêteurs vont tenter de récupérer des informations permettant d’identifier les terroristes et leurs nationalités, notamment des éléments d’ADN.» Les autorités kényanes ont qualifié cette attaque d’opération «multinationale».

 

Le ministre de l’Intérieur a déclaré s’attendre à la découverte de cadavres d’assaillants uniquement, ce qui ne fera pas beaucoup évoluer le bilan. Joseph ole Lenku a précisé que les Etats-Unis, Israël, la Grande-Bretagne, l’Allemagne, le Canada et Interpol contribuaient à l’enquête. «Nous sommes passés à la phase suivante», a-t-il dit.

 

Onze suspects sont aux mains des autorités mais les autorités kényanes n’ont pas précisé s’il s’agissait de membres du commando capturés vivants ou de personnes interpellées ailleurs. Un Britannique d’origine somalienne a été arrêté à l’aéroport de Nairobi mais, selon le représentant diplomatique de la Grande-Bretagne au Kenya, Christian Turner, il n’est «pas d’un intérêt significatif» pour l’enquête.

 

La présence de Britanniques et d’Américains dans le commando islamiste, évoquée par des sources proches des services de renseignement, n’a pas été confirmée. Selon une source britannique, il est possible que Samantha Lewthwaite, veuve de l’un des auteurs des attentats suicide du 7 juillet 2005 à Londres, figure parmi les assaillants. «C’est une possibilité mais il n’y a rien de définitif ni de concluant jusqu’à présent», a dit cette source. Samantha Lewthwaite est recherchée pour son implication présumée dans un projet d’attaque contre des hôtels de luxe et des restaurants au Kenya.

 

Les Chabaab, qui ont présenté l’attaque comme des représailles à l’intervention militaire du Kenya contre les islamistes en Somalie voisine, ont démenti toute présence féminine et étrangère dans le commando. Ils ont accusé les forces kényanes de recourir à des gaz au cours de leur assaut, ce qui mettait en péril «la vie des 137 otages détenus par les moudjahidine».

 

«Après quatre jours au cours desquels a été exposée la vulnérabilité de leur pays, les autorités kényanes ont mis fin au siège de manière moralement répréhensible», écrivent les Chabaab sur Twitter. Des responsables kényans ont qualifié cette affirmation de «propagande».