Publicité

Le laser révolutionne l’architecture

9 septembre 2012, 00:00

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

Le laser révolutionne l’architecture

En première nationale, la société Consultec peut réaliser des plans 2D ou 3D de toute infrastructure existante en utilisant la technologie de balayage par laser.

Dans le cycle normal de la conception, l’ingénierie permet de passer de plans architecturaux à la réalisation d’une infrastructure, et donc de l’abstrait au concret. A l’inverse, la rétroingénierie, ou rétroconception, permet de passer du concret à l’abstrait. Autrement dit, de reconstituer les plans à partir du bâtiment. A quoi cela sert-il? A comprendre le fonctionnement de l’infrastructure, à la modifier en cas de besoin, ou encore à en construire une copie conforme dans le cas d’une délocalisation par exemple, et tout cela, en l’absence des plans initiaux.

Utilisée depuis l’Antiquité, surtout dans le domaine militaire, la rétroingénierie a pendant longtemps été pratiquée de manière très conventionnelle, reposant uniquement sur l’expertise humaine et plus tard sur le principe de la photogrammétrie. Celle-ci permet de reconstituer une copie 3D conforme à la réalité grâce à l’assemblage d’une multitude de photos prises sous tous les angles possibles.

Le scanner 3D pour instrument

La toute dernière technologie, en matière de rétroingénierie, est la lasergrammétrie. Dominique Béchard, managing director de Consultec en explique le principe : « La lasergrammétrie repose sur la diffusion d’une lumière très puissante émise par un scanner 3D. Cette lumière est émise par pulsations et enregistre chaque obstacle qu’elle rencontre sous la forme de points sur notre écran. Avec la capacité de produire un million de points par seconde, nous obtenons très vite un nuage de points et ainsi une image de la surface scannée. »

Instrument principal de la lasergrammétrie, le scanner 3D ressemble à une caméra. Il se présente sous la forme d’une sphère reposant sur un trépied. Consultec en possède deux, l’un capable de tout enregistrer à 180 mètres à la ronde, et l’autre à 300 mètres. Un champ d’action important pour une précision à 3 millimètres près.

« A la base, le scanner 3D est utilisé pour faire des relevés topographiques ou géométriques. Mais nous l’avons adapté pour le marché de l’architecture et de la construction, poursuit Rishi Brojmohun, manager de la section Mechanical Engineering & Design de Consultec. Bien que nous ne soyons pas les seuls au monde à utiliser le scanner 3D de cette manière, nous avons développé l’expertise nécessaire pour traduire le nuage de points obtenu par le scanner en images 2D et 3D. Nous pouvons même réaliser des simulations. »

Applicable à une scène de crime

Au prix de 150 000 euros, soit près de Rs 6 millions, la technologie du scanner 3D est coûteuse. Mais ses applications sont vastes, dans des domaines variés, au-delà de l’architecture. Dominique Béchard indique qu’ « avec cette technologie et notre expertise, nous pouvons intervenir non seulement pour la reconstruction d’infrastructures faisant partie du patrimoine architectural, mais aussi pour des reconstitutions 3D sur des scènes de crime ou les lieux des accidents routiers. Nous pouvons virtuellement tout faire ».

 


 

De l’armée indienne au nucléaire français

La société Consultec a été créée en 2005 à Maurice. Elle s’est également implantée en 2007 à Paris et en 2010 en Inde. Disposant d’une équipe d’une trentaine d’experts dans les domaines du bâtiment, de l’industrie et du conseil, elle a notamment effectué des reconstitutions architecturales pour Energie de France, l’armée indienne ou encore une centrale nucléaire française. Bien que la compagnie ait principalement vendu ses services à l’étranger, elle compte renforcer sa position sur le plan local. A son palmarès dans l’île : la reconstitution en 3D du site de Vivo Energy Mauritius Ltd à Roche-Bois en 2011. Celle-ci a nécessité une semaine pour les relevés avec le scanner 3D, trois jours pour le calibrage (assemblage des nuages de points) et quinze semaines de traitement par deux spécialistes. Pour une facture totale s’élevant à Rs 400 000.