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Le Mahatma Gandhi Institute ouvrira ses archives à la Commission Justice et Vérité

22 juin 2011, 00:00

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Le Mahatma Gandhi Institute ouvrira ses archives à la Commission Justice et Vérité

Après un bras de fer d’un an entre le Mahatma Gandhi Institute (MGI), et la Commission Justice et Vérité, les deux parties sont finalement  parvenues à un accord. Les membres de la Commission auront finalement accès aux archives du MGI.

L’audition de la Commission Justice et Vérité du mercredi 22 juin a finalement donné lieu à un dénouement. Après que le MGI ait, à maintes reprises, refusé l’accès de ses archives aux membres de la Commission, la direction de cette institution est finalement revenue sur sa décision. « Nous pouvons vous assurer que nous collaborons pleinement avec les membres de la Commission », a assuré Ravindranuth Dwarka, le président du conseil d’administration du MGI.

Toutefois, malgré le terrain d’entente trouvé entre les deux parties, les membres de la Commission ont ouvertement critiqué le MGI qu’ils disent avoir voulu freiner les opérations de la Commission. « Le fait que plusieurs de nos chercheurs se sont vus refuser l’accès aux archives montre clairement que vous avez essayé de nous mettre des bâtons dans la roue », a dit Jacques David, un des commissaires aux représentants du MGI.

Pour Benjamin Moutou, également commissaire au sein de cette instance, refuser l’accès à des informations à la Commission de Justice et Vérité représente une entrave à la justice. « En vertu des pouvoirs conférés à cette instance, nous sommes en mesure d’entamer des procédures légales à l’encontre de tous ceux qui sont en train d’empêcher la Commission de faire son travail », a-t-il déclaré.

Vijaya Teelock, la vice-présidente de la Commission a aussi égratigné la direction du MGI qui, selon elle, a pleinement collaboré avec des historiens étrangers, tels que Marina Carter, par exemple. « Certains historiens étrangers ont pleinement eu accès aux archives du MGI, lorsqu’ils devaient écrire des livres, c’est une forme flagrante de conflit d’intérêts », a-t-elle laissé entendre.

« La raison qui nous a poussés à restreindre l’accès de nos archives à la Commission est le castéisme », a révélé le Président du conseil d’administration du MGI, lors de l’audition. En effet, les documents que les membres de la Commission souhaitent consulter ont rapport au  passé des travailleurs engagés des années 1800. « Ces documents font mention des castes de ces travailleurs, et nous considérons ces informations comme étant sensibles, car ils peuvent embarrasser les descendants des travailleurs engagés», a déclaré Ravindranuth Dwarka.

A cela, les membres de la Commission Justice et Vérité répondent  que ces informations concernent une infime partie de ces descendants de travailleurs immigrés. « Parmi les 450 000 travailleurs engagés qui sont arrivés à Maurice depuis les années 1820, il ne reste aujourd’hui que 2000 personnes qui sont les descendants directs de ces immigrés indiens. D’autre part, les enquêtes que nous souhaitons mener concernent des personnes déjà décédées », a indiqué Vijaya Teelock.

Le MGI s’est finalement résolu à collaborer pleinement avec les membres de la Commission et à ouvrir ses archives aux chercheurs qu’elle lui enverrait.