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Le Pr Régent parle des esclaves européens et indiens aux Antilles et en Guadeloupe

3 février 2012, 00:00

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Le Pr Régent parle des esclaves européens et indiens aux Antilles et en Guadeloupe

Alors que Maurice célébrait le mardi 1er février le 177ème anniversaire de l’abolition de l’esclavage, les étudiants de l’Université ont eu droit à une conférence de Frédéric Régent, professeur à l’université Paris I sur l’histoire des engagés européens et indiens en Guadeloupe.

Cette conférence portait sur les engagés européens des Antilles, ainsi que les engagés indiens en Guadeloupe. L’occasion d’analyser l’évolution de l’esclavage et de la colonisation en 1620, jusqu’à son abolition en 1848. Frédéric Régent est maître de conférences en histoire à l’université Paris I Panthéon-Sorbonne et auteur de La France et ses esclaves (ed. Pluriel).

Les premiers esclaves se faisaient au début appeler des « engagés ». Européens pour la plupart, ces hommes acceptaient d’aller travailler aux Antilles, car on leur promettait richesse, terres et prospérité. C’était pourtant dans les champs de cannes qu’ils étaient accueillis. Sous contrat pendant 3 ans, l’engagé était nourri et logé par son maître, en échange de son travail. La revente de ces engagés a peu à peu créé une forme de servitude, base de l’esclavage.

Si les engagés blancs étaient les plus nombreux au départ, l’esclave noir a fait son apparition dans les années 1654-1664 au moment de la révolution sucrière. Plus fort et plus résistant aux maladies tropicales, il est devenu prédominant. D’autant plus que le contrat de l’esclave, lui, est à perpétuité.

Entre 1834 et 1917, pas moins de 20 millions d’Indiens émigrent pour les Antilles et les colonies sucrières comme Maurice ou la Réunion. 93 expéditions, avec 450 personnes à bord, et ce pendant 34 ans auront contribué au développement de la diaspora indienne dans ces colonies. Si beaucoup d’Indiens ont trouvé la mort à cause des conditions de vie et de travail misérables, ils constituent néanmoins une part importante des populations insulaires. En Guadeloupe, par exemple, les descendants des engagés indiens représentent aujourd’hui près d’un quart de la population.